Le temps de la prévention est révolu, place à la répression technologique. Face au fléau grandissant des dépôts sauvages, la métropole d'Orléans a décidé de sortir l'artillerie lourde.
Fini les simples panneaux de sensibilisation, la ville expérimente depuis trois mois un dispositif de neuf caméras intelligentes mobiles, conçues pour prendre les pollueurs la main dans le sac. Un outil de dissuasion massive qui commence déjà à porter ses fruits.
Comment fonctionnent ces caméras anti-dépôts sauvages ?
Le système, développé par la société Vizzia, repose sur une combinaison de caméras intelligentes et d'intelligence artificielle. Positionnées stratégiquement sur les "points noirs" régulièrement souillés par les dépôts (près de conteneurs, au coin d'une rue...), elles surveillent en permanence. Dès qu'un dépôt est détecté, l'IA enclenche plusieurs actions :
- Elle alerte immédiatement la nouvelle brigade de l'environnement de la ville.
- Elle enregistre une courte séquence vidéo de l'infraction.
- Elle est capable de lire et d'enregistrer la plaque d'immatriculation du véhicule utilisé.
Un agent n'a plus qu'à constater le délit à distance pour lancer la procédure de verbalisation.
Pourquoi une telle mesure répressive ?
Parce que la situation est devenue intenable. "Il y en a ras-le-bol des dépôts sauvages partout et n’importe où", martèle Serge Grouard, le maire d'Orléans. En 2024, ce sont plus de 3 700 mètres cubes de déchets (meubles, gravats, matelas...) qui ont été ramassés sur la voie publique, pour un coût de 400 000 euros pour la collectivité. Une facture payée par "les gens qui se comportent bien", déplore l'élu. Le coût du système de vidéosurveillance lui, est bien moindre : 117 000 euros.
Face à l'échec des campagnes de prévention, la municipalité a donc choisi de frapper au portefeuille pour "ramener les gens à la raison".
Quelles sont les sanctions et les premiers résultats ?
La procédure est désormais bien rodée. Une fois l'auteur identifié, il reçoit une mise en demeure et a dix jours pour s'expliquer. Passé ce délai, l'amende administrative tombe, et elle est salée : de 250 à 4 000 euros pour un particulier. En seulement trois mois d'expérimentation, le dispositif a déjà détecté une dizaine de comportements suspects par jour, et près de 80 procédures ont été engagées.
"Les débuts sont plutôt bons", se félicite le maire, qui assure que 70 sanctions seront bientôt notifiées. L'objectif affiché est avant tout la dissuasion, et le système semble déjà porter ses fruits.
Foire Aux Questions (FAQ)
Ces caméras sont-elles fixes ?
Non, il s'agit de caméras mobiles. Elles sont déployées sur les points noirs identifiés par la ville pour une durée de six mois avant d'être potentiellement déplacées vers d'autres zones problématiques, assurant ainsi une surveillance dynamique du territoire.
Est-ce que cette technologie va s'étendre à d'autres villes ?
Oui, c'est très probable. L'expérimentation, menée pour l'instant sur Orléans et la commune de Bou, intéresse déjà quatre autres villes de la métropole (Saint-Jean-de-Braye, Chécy, Fleury-les-Aubrais et Olivet) qui pourraient bientôt s'équiper à leur tour.
La protection de la vie privée est-elle respectée ?
La technologie est conçue pour cibler spécifiquement l'acte de dépôt et l'identification des contrevenants (lecture de plaque). Les images sont analysées et utilisées dans le cadre strict de la verbalisation pour incivilités, un processus encadré par la loi.