La mission Osiris-REX a permis de ramener sur Terre des échantillons de l'astéroïde Bennu pour mieux en comprendre la composition et apporter un nouvel éclairage sur la formation du système solaire.
La récolte ne fut pas mince au point que la NASA a peine à desceller le conteneur, du matériau supplémentaire s'étant glissé dans le compartiment de l'échantillon. C'est que la surface de Bennu s'est révélée bien plus élastique que prévu, ce qui a conduit le bras collecteur à s'enfoncer dans ce qui était plus un agrégat de poussières qu'un sol dur.
Toujours est-il que cela a permis de collecter un beau lot de gravier et de sable noir que les scientifiques ont aussitôt commencé à étudier. Si l'on trouve du carbone, de l'azote et des composés organiques, les dernières recherches révèlent aussi la présence surprenante de phosphates de sodium et de magnésium qui n'étaient pas spécialement attendus sur ce bout de caillou.
Bennu, un fragment de plancher océanique ?
Cette présence dans des argiles, avec des éléments caractéristiques comme la serpentine, se rapproche de ce que l'on peut rencontrer au fond des océans, là où l'eau et le manteau de la Terre se mêlent.
D'où l'idée que Bennu pourrait bien avoir une origine marine, comme une planète comprenant beaucoup d'eau ou un monde primitif fait d'un océan primordial et désormais disparu.
La présence de phosphates avait déjà été repérée dans les échantilllons de l'astéroïde Ryugu ramenés par la mission Hayabusa 2 mais ceux de Bennu sont plus purs et plus formés, ce qui tend à valider l'idée l'hypothèse d'une formation à partir d'un monde aqueux, même si des études complémentaires doivent encore confirmer cette possibilité.
Un témoignage préservé des premiers temps du système solaire
Ceci étant, Bennu est aussi un témoignage des premiers temps du système solaire, si l'on compare les différents éléments présents, avec l'avantage qu'ils ont été préservés depuis le temps de leur formation il y a plus de 4 milliards d'années, sans avoir été comprimés, fondus, cuits et rescristallisés comme sur Terre.
Les échantillons ont également conservé les éléments volatils qui sont généralement évaporés lors de l'entrée dans l'atmosphère terrestre et que l'on ne retrouve donc pas dans les météorites.
A plus d'un titre, la collecte d'échantillons de Bennu est précieuse et riche d'enseignements en apportant un nouvel angle de vue très pur et direct sur les premiers temps du système solaire.
Les études se poursuivent et d'autres découvertes sont attendues face à la batterie de tests réalisée sur les poussières de Bennu, complétant le succès de la mission Osiris-REx.