La startup Paradromics a reçu l'approbation de la FDA américaine pour lancer un premier essai clinique sur l'homme de son interface cerveau-ordinateur Connexus.

L'objectif de cette dernière est de restaurer la parole pour les personnes paralysées, positionnant l'entreprise comme un concurrent sérieux face à des acteurs en vue comme Neuralink grâce à une technologie à très haut débit.

Le domaine des interfaces cerveau-ordinateur (BCI en anglais) n'est plus de la science-fiction. Au cœur de cette compétition technologique où des noms comme Neuralink ou Synchron font déjà la une, la société Paradromics vient de marquer un point crucial en obtenant la possibilité de mener un premier essai clinique sur des patients humains.

Qu'est-ce que l'implant Connexus ?

Le dispositif au centre de cet essai, baptisé Connexus, se distingue par son ambition : offrir un très haut débit de transfert de données neuronales.

Paradromics implant cerebral parole

Concrètement, il s'agit d'un implant entièrement sous-cutané, composé d'un module cortical inséré à 1,5 mm sous la surface du cerveau. Ce module est équipé de plus de 400 micro-électrodes en platine-iridium, plus fines qu'un cheveu humain, conçues pour capter les signaux des neurones individuels.

Ces informations sont ensuite transmises via un câble sous la peau à un émetteur-récepteur logé dans la poitrine. Celui-ci envoie les données sans fil vers un second boîtier externe, qui alimente également le système par induction, à la manière d'un chargeur de smartphone sans contact.

Un ordinateur externe, doté d'intelligence artificielle et de modèles de langage avancés, se charge enfin de décoder ces signaux pour les traduire en actions.

Un protocole clinique ciblé sur la parole

L'étude, baptisée Connect-One, débutera au premier trimestre de l'année prochaine et sera initialement menée sur deux participants souffrant de paralysie sévère.

L'implant sera placé dans la région du cortex moteur contrôlant les lèvres, la langue et le larynx. Le protocole est simple en apparence : les volontaires imagineront prononcer des phrases.

Paradromics implant cerebral electrodes

Le système apprendra alors à corréler les schémas d'activité neuronale avec les sons correspondants. L'objectif final est de générer une parole synthétisée en temps réel, en utilisant si possible d'anciens enregistrements de la voix du patient pour créer un clone vocal personnalisé. C'est le premier essai BCI à viser formellement la génération de voix synthétique.

Quelle place dans l'écosystème BCI ?

Paradromics ne cache pas ses ambitions face à ses concurrents. La société met en avant un taux de transfert d'informations de plus de 200 bits par seconde lors de tests précliniques, une performance nettement supérieure à celles annoncées par d'autres systèmes intracorticaux.

Là où Neuralink se concentre sur le contrôle de curseurs par la pensée avec son implant, Paradromics attaque frontalement le défi de la communication vocale.

Si cette première phase sur deux patients donne des résultats positifs, l'étude pourrait être étendue à une dizaine de participants, certains recevant même deux implants pour augmenter la richesse des signaux captés.

Le chemin est encore long, mais cette approbation de la FDA place définitivement Paradromics comme un acteur à suivre de très près dans la quête pour surmonter les limitations humaines.