Jeter un appareil encore vaillant juste pour un petit bout de plastique cassé, ça met les nerfs en pelote, et ce n’est pas terrible pour la planète. On dirait bien que Philips a finalement décidé d'écouter les critiques à ce sujet. En s'associant avec Prusa, un grand nom de l'impression 3D, et avec l'agence Le Pub Amsterdam, ils lancent "Fixables". Le concept est simple comme bonjour, mais pourrait bien changer pas mal de choses dans nos habitudes : vous fournir les plans 3D des petites pièces qui lâchent souvent, pour que vous puissiez les imprimer et redonner vie à vos appareils. Fini le gaspillage ? On a envie d'y croire !
Fixables : le mot d'ordre ? "Entretenir, ne pas remplacer !"
Alors, "Fixables", concrètement, ça donne quoi ? Imaginez ce petit clip de votre rasoir OneBlade qui a décidé de prendre sa retraite anticipée, ou le sabot de votre tondeuse qui a mystérieusement disparu... Avant, c'était souvent direction la poubelle (ou un tiroir de l'oubli). Demain, grâce à cette initiative, vous pourriez télécharger le modèle 3D de ce fameux clip et l'imprimer tranquillement chez vous si vous êtes équipé, vous rendre dans un fablab dont le nombre explose ces dernières années, ou le commander via un service d'impression 3D. L'objectif de Philips est clair : rendre la réparation plus facile, plus accessible, et surtout, plus évidente que le remplacement systématique. C'est tout l'esprit du slogan "entretenir, ne pas remplacer". On parle ici de ces petites pièces, souvent en plastique, qui ne coûtent pas grand-chose à produire, mais dont l'absence transforme un appareil utile en déchet prématuré. Ça, c'est le genre d'initiative qui redonne un peu d'espoir face à l'obsolescence programmée.
Philips et Prusa : l'alliance inattendue au service de vos réparations
Pour que cette belle idée ne reste pas qu'un concept fumeux, Philips a frappé fort en s'alliant à Prusa Research. Si le nom de Prusa ne vous dit rien, sachez que c'est une sommité dans le monde de l'impression 3D, réputé pour ses imprimantes fiables et sa communauté très active. C'est d'ailleurs sur Printables.com, la plateforme de partage de modèles 3D de Prusa, que les fichiers des pièces "Fixables" seront disponibles. Au début, ça concernera surtout des produits de soin personnel, comme les rasoirs et tondeuses Philips. Mais on se prend à rêver : et si demain, on pouvait imprimer une nouvelle poignée pour sa cafetière ou un accessoire pour son aspirateur ? L'ambition semble bien être d'étendre le catalogue de pièces détachées imprimables.
D'ailleurs, l'initiative n'est pas nouvelle, on avait vu un catalogue apparaitre chez certains revendeurs en partenariats avec des marques d'électroménager, notamment chez Boulanger (Happy 3D). Mais il est toujours bon de voir davantage de marques s'orienter vers cette technologie à mesure que le grand public s'équipe. Car même si certains utilisateurs sont à même de dessiner des modèles en 3D, ce n'est pas toujours à la portée de tout le monde, les rendre accessibles et en assurer la compatibilité est donc un gros plus pour ces utilisateurs.
Imprimer pour réparer : un petit pas pour l'homme, un grand pas pour la planète ?
Cette démarche "Fixables" s'inscrit pile dans la mouvance du "droit à la réparation", cette idée que l'on devrait pouvoir réparer nos affaires plutôt que d'être poussés à consommer toujours plus. En mettant à disposition les plans de ses pièces via l'impression 3D, Philips et Prusa nous donnent un peu plus le pouvoir. C'est potentiellement plus rapide que de commander une pièce qui mettra des semaines à arriver (si elle est encore disponible !), et ça pourrait même être plus économique. Bien sûr, tout le monde n'a pas une imprimante 3D qui trône dans son salon. Mais avec la démocratisation de la technologie et les services d'impression qui se multiplient, cette solution devient de plus en plus crédible.