Le débat sur le prix des jeux vidéo ne cesse d'enflammer les discussions. Et une récente déclaration de Randy Pitchford, le médiatique patron de Gearbox, vient de jeter une nouvelle bûche dans le foyer déjà ardent. Alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel tarif de 80 dollars pour le futur Borderlands 4, sa réponse à un fan sur les réseaux sociaux a provoqué une véritable levée de boucliers. Une petite phrase qui en dit long sur une certaine perception de la valeur et de l'engagement des joueurs.
"Si vous êtes un vrai fan..." : la petite phrase de Pitchford qui enflamme la toile
Tout est parti d'une interpellation d'un joueur sur X (anciennement Twitter). Ce dernier implorait Randy Pitchford de ne pas céder à la tentation d'un Borderlands 4 à 80$, arguant que beaucoup ne suivraient pas cette escalade tarifaire. La réponse du PDG de Gearbox a été pour le moins directe. D'abord, il a précisé que la fixation du prix n'était pas de son ressort,puis, il a ajouté la phrase qui a mis le feu aux poudres : "If you’re a real fan, you’ll find a way to make it happen." (Si vous êtes un vrai fan, vous trouverez un moyen de faire en sorte que ça arrive (sous-entendu avoir le pouvoir de l'acheter).). Pour illustrer son propos, Pitchford a partagé une anecdote personnelle. Il raconte avoir réussi à s'offrir le jeu Starflight sur Sega Genesis à 80 dollars en 1991, alors qu'il sortait à peine du lycée et travaillait au salaire minimum chez un glacier. Une justification qui, pour beaucoup, sonne faux ou du moins très déconnectée des réalités économiques actuelles de nombreux passionnés.
A) Not my call. B) If you’re a real fan, you’ll find a way to make it happen. My local game store had Starflight for Sega Genesis for $80 in 1991 when I was just out of high school working minimum wage at an ice cream parlor in Pismo Beach and I found a way to make it happen.
— Randy Pitchford (@DuvalMagic) May 14, 2025
Le prix des jeux en hausse : un débat qui dépasse Borderlands 4
Cette déclaration intervient dans un contexte où l'ensemble de l'industrie du jeu vidéo semble tendre vers une augmentation des prix. Nintendo a déjà franchi le pas avec certains titres pour sa Switch, et Microsoft a également revu à la hausse les tarifs de ses jeux et de son matériel. Si PlayStation n'a pas encore officiellement augmenté le prix de ses jeux PS5 de première main au-delà de 70 dollars (comme avec Ghost of Yotei), la pression est palpable. Take-Two, l'éditeur de Borderlands, avait surpris en lançant Mafia: The Old Country à un prix plus doux de 50 dollars. Il n'est donc pas certain que Borderlands 4 atteigne les 80 dollars, mais il est fort peu probable qu'il soit vendu moins de 70 dollars, son prédécesseur Borderlands 3 étant sorti à 60 dollars en 2019. La question de la valeur d'un jeu et de son "juste" prix des jeux est donc plus que jamais au centre des préoccupations des joueurs et des observateurs du marché.
Une communication maladroite face à la réalité économique des joueurs
La sortie de Randy Pitchford a été largement critiquée, non pas tant sur le fait que les prix augmentent – une tendance malheureusement globale – mais sur la forme et le fond de son argumentation. Qualifier de "vrai fan" celui qui est prêt à tous les sacrifices financiers pour un jeu est perçu par beaucoup comme un manque de considération, voire un certain mépris. De nombreux commentateurs ont souligné que pour une large frange de joueurs, les jeux vidéo représentent un luxe. Une augmentation de 10 ou 20 dollars sur un titre très attendu peut signifier l'impossibilité pure et simple de se l'offrir, surtout dans un contexte économique où le coût de la vie pèse lourdement sur les budgets. L'anecdote personnelle de Pitchford, issue d'une époque et d'un contexte différents, et potentiellement d'une situation personnelle moins précaire qu'il ne le laisse entendre, a été jugée particulièrement maladroite. Cette controverse rappelle que la communication des dirigeants de l'industrie du jeu vidéo, surtout lorsqu'elle touche au portefeuille des consommateurs, est un exercice des plus délicats.