C'est une situation quasi inédite dans le paysage audiovisuel moderne. Tout était prêt : les affiches placardées, les interviews calées, la date du 3 décembre gravée dans le marbre. Et puis, plus rien.

En l'espace de quelques heures, la production française Traqués, fer de lance hivernal de la plateforme à la pomme, a été rayée de la carte. Pas de report officiel détaillé, pas d'explication claire dans un premier temps, juste un vide numérique absolu. Ce thriller, qui réunissait pourtant la crème du cinéma hexagonal avec Benoît Magimel et Mélanie Laurent, se retrouve aujourd'hui au cœur d'une tempête juridique et médiatique qui menace son existence même.

Comment une production aussi attendue a-t-elle pu disparaître ?

Bandes-annonces supprimées, pages d'accès presse désactivées, interviews déprogrammées : c'est comme si cette série n'avait jamais existé. Les observateurs ont d'abord cru à un bug technique ou un simple ajustement de calendrier, mais la réalité semble bien plus sombre.

Clément Garin et d'autres initiés ont rapidement noté que même les projections avant-premières avaient été annulées à la dernière minute. Pour une production d'envergure censée rivaliser avec les blockbusters américains, ce silence radio est assourdissant. On ne parle pas ici d'un petit retard à l'allumage, mais d'un effacement systématique qui trahit une panique totale en coulisses. Le public, lui, reste sur sa faim, face à une "erreur 404" en lieu et place de son programme.

Sur quoi reposent les accusations qui visent le réalisateur ?

Le nœud du problème porterait un nom : Shoot. Ce roman de Douglas Fairbairn, publié en 1973 et déjà adapté au cinéma sous le titre La Traque, présente une intrigue troublante de similitude avec celle de Cédric Anger.

Une partie de chasse entre amis qui dérape, un mort, et un pacte du silence pour couvrir l'incident. Selon les rumeurs insistantes, le réalisateur français n'aurait pas acquis les droits d'adaptation, présentant son projet comme une création originale. Si ce plagiat est avéré, la situation est critique.

Gaumont, le producteur, tente de temporiser en évoquant des "vérifications" et un examen approfondi, mais les similitudes scénaristiques semblent trop flagrantes pour être fortuites. Dans l'industrie, ne pas "clearer" les droits d'une œuvre préexistante est une faute impardonnable qui expose à des procès colossaux.

Quelle est la stratégie du géant américain face au scandale ?

La firme de Cupertino ne plaisante pas avec son image de marque. Connue pour son contrôle qualité drastique, Apple TV+ semble avoir choisi la méthode forte : couper le cordon immédiatement pour éviter la contagion. Plutôt que de risquer un procès public et une réputation entachée par des histoires de vol intellectuel, la plateforme préfère sacrifier, au moins temporairement, un investissement de plusieurs millions.

C'est une décision brutale pour les équipes techniques et les acteurs vedettes qui ont porté ce projet. Si Gaumont parle d'un "report temporaire" pour rassurer, beaucoup craignent que l'œuvre ne finisse aux oubliettes. Dans la guerre du streaming, une bataille juridique sur la propriété intellectuelle est un boulet que personne ne veut traîner, surtout pas Apple.

Foire Aux Questions (FAQ)

 

La série Traqués sera-t-elle diffusée un jour ?

Pour l'instant, c'est le flou total. Gaumont parle d'un report temporaire le temps de mener des vérifications, mais la suppression totale des supports promotionnels par Apple laisse craindre une annulation définitive si les droits ne sont pas régularisés.

Quelle est l'œuvre originale que la série aurait plagiée ?

Il s'agirait du roman Shoot de Douglas Fairbairn, sorti en 1973. L'histoire raconte, comme la série, la mésaventure d'un groupe de chasseurs qui se retrouve pris pour cible et décide de cacher la vérité.

Qui sont les acteurs principaux de ce projet ?

Le casting est prestigieux, réunissant Benoît Magimel, Mélanie Laurent, Damien Bonnard et Cédric Appietto. C'était l'un des gros arguments de vente de cette production française.