L’Union européenne prépare le lancement en juillet d’une application de vérification d’âge qui devrait devenir obligatoire pour certains géants du numérique sur tout le continent, dans le cadre de la protection des mineurs en ligne.

Cette nouvelle application, dévoilée par le Financial Times, s’inscrit dans la préparation du futur portefeuille d’identité numérique européen (eID) attendu pour 2026. Son objectif est d’harmoniser les règles sur la vérification de l’âge afin d’éviter que les plateformes doivent se plier à des exigences techniques différentes selon les pays. En France, l’Arcom a déjà publié un référentiel technique applicable depuis avril aux sites pornographiques, qu’ils soient hébergés en France ou à l’étranger.

Pour les plateformes européennes de contenus pour adultes domiciliées à Chypre, Hongrie, Espagne, République tchèque ou Portugal, la date limite de mise en conformité est arrêtée au 6 juin prochain. À terme, l’application européenne s’imposera notamment aux sites pornographiques via les lignes directrices sur la protection des mineurs dans le cadre du Digital Services Act (DSA), attendues cet été.

DSA-Digital-Service-Act

En octobre dernier, la Commission européenne a attribué le développement de cette application à T-Systems, filiale de Deutsche Telekom, et à la société suédoise Scytáles, à la suite d’un appel d’offres public. Elle permettra aux utilisateurs de prouver leur majorité sans divulguer leurs données personnelles aux plateformes.

Le DSA impose déjà aux très grandes plateformes numériques (VLOP) d’intégrer la protection des enfants au cœur de leurs services, en évaluant régulièrement les risques et en prenant des mesures adaptées.

Henna Virkkunen, commissaire européenne chargée des technologies, dénonce un manque d’engagement des géants du Web sur ce sujet. « La protection des mineurs est une priorité pour nous, et nous prendrons davantage de mesures », a-t-elle affirmé. Selon elle, les entreprises doivent anticiper en adoptant volontairement des dispositifs robustes garantissant sécurité, confidentialité et protection des enfants, plutôt que d’attendre des réglementations disparates.

D’autres mesures complémentaires pourraient voir le jour, comme rendre les comptes des mineurs privés par défaut, interdire les réseaux sociaux avant 15 ans ou encore en limiter les fonctionnalités les plus addictives.