Entré sur le marché il y a quatre ans et présent dès la commercialisation des premières montres connectées sous Android Wear (désormais Wear OS), le groupe Qualcomm, spécialiste des puces mobiles, a débuté en proposant une puce Snapdragon 400 provenant directement du segment des smartphones avant de lancer ses premières puces dédiées sous l’appellation SnapDragon Wear.

SnapDragon Wear La plate-forme de référence a été SnapDragon Wear 2100 qui anime la plupart des montres sous Android Wear / Wear OS, avec des déclinaisons SnapDragon Wear 1100 et 1200 tournées vers les bracelets connectés et les gadgets de tracking (pour animaux domestiques, par exemple).

Constatant l’intérêt des fabricants pour les montres connectées pour enfant, Qualcomm a proposé cette année une déclinaison Snapdragon Wear 2500 pensée plus spécifiquement pour ce segment.

Mais il restait à renouveler le fleuron du segment SnapDragon Wear en tenant compte des attentes du marché, de la diversité des scénarios d’usage et de la demande récurrente d’une meilleure autonomie.

Pour répondre à ce cahier des charges complexe, il fallait repenser le fonctionnement des composants. C’est ce que propose la nouvelle plate-forme SnapDragon Wear 3100 annoncée ce jour.

SnapDragon Wear 3100 demo

Un CPU puissant et un coprocesseur pour la veille

Pour cette refondation, Qualcomm a repris d’une certaine façon l’idée de base qui sous-tend l’architecture des processeurs mobiles actuels : d’une part un bloc puissant qui ne fonctionnera que pour les usages énergivores et restera autant que possible inactif pour préserver l’autonomie, d’autre une partie peu gourmande en énergie et capable de gérer des tâches basiques représentant en fait la plupart du temps de fonctionnement de la montre connectée.

Snapdragon Wear 3100 02

Puisque plus de 80% du temps d’utilisation des smartwatches est en fait un temps de veille, inutile de laisser le gadget épuiser inutilement son énergie et ne réveiller la puissance de la plate-forme que lorsque la montre est effectivement utilisée.

SnapDragon Wear 3100 01

La nouvelle plate-forme SnapDragon Wear 3100 prend en compte ces nouvelles possibilités en intégrant une partie constituée de coeurs ARM Cortex-A7 (gravés en 28 nm, ce qui fait grincer des dents certains observateurs, regrettant de ne pas voir au moins un passage à 14 nm) assurant la puissance nécessaire pour les nombreuses fonctionnalités de la smartwatch et exploitant Wear OS mais en y ajoutant un co-processeur économe en énergie qui gère les fonctions minimales de la montre la plupart du temps et tourne en RTOS (Real Time OS), avec entre les deux les composants DSP (Digital Signal Processing).

Cette nouvelle architecture offre beaucoup plus de souplesse dans la mesure où ce co-processeur permet des transitions très rapides entre phases actives et inactives, alors que le processeur principal est plus long à activer et nécessite bien plus d’énergie.

Là où les solutions précédentes d’économie d’énergie étaient essentiellement logicielles (la puce était mise en sommeil mais continuait de siphonner l’énergie), la nouvelle plate-forme apporte un mix de solutions software et hardware (le processeur principal est coupé, laissant le coprocesseur seul aux commandes) pour une plus grande efficacité.

Ambient Mode : plus d'interactions en veille

Elle permet aussi de proposer un fonctionnement plus abouti en mode veille. Au lieu d’un écran noir ou d’un affichage fixe pas très sexy, la nouvelle plate-forme SnapDragon Wear 3100 intègre un Ambient Mode qui offrira un affichage en 16 couleurs atténué mais pouvant présenter des éléments mobiles (les aiguilles continuent de tourner, par exemple) et d’afficher notifications et complications sans avoir besoin de réveiller la part énergivore de la montre, grâce à la présence du coprocesseur.

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Ces avancées trouvent aussi un intérêt pour proposer des fonctions sportives plus abouties, et notamment un fonctionnement du GPS sur de plus longues durées pour les montres sportives.

SnapDragon Wear 3100 demo 02

Encore plus d'autonomie

La plate-forme SnapDragon Wear 3100 promet ainsi un fonctionnement continu du GPS jusqu’à 15 heures d’affilée, au lieu de quelques heures actuellement, toujours grâce à l’utilisation du co-processeur couplé au DSP.

Pour l’autonomie générale, tout dépendra des choix des fabricants, certains souhaitant intégrer de grandes batteries, d’autres préférant affiner le design pour le rendre plus séduisant.

Il s'agit de ne pas oublier le segment de la mode qui pourra privilégier le design à une grande autonomie.

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Qualcomm annonce toutefois des durées de fonctionnement de 1,5 à 2,5 jours et des temps de veille allant jusqu’à 1 semaine. Plus généralement, l'autonomie est augmentée de 4 à 12 heures en fonction de l'utilisation par rapport à SnapDragon Wear 2100.

Cela devrait en principe permettre de proposer des montres ne nécessitant pas d’être rechargées avant quatre ou cinq jours, tout en permettant d’exploiter pleinement les possibilités des montres connectées (GPS, NFC, affichage couleur, applications tierces…).

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De nombreuses fonctionnalités profitent ainsi de réductions de la consommation d'énergie plus ou moins fortes, permettant d'en faire plus avec sa montre connectée. Les premières smartwatches sous SnapDragon Wear 3100 sont attendues en principe dès la fin de l'année et Qualcomm précise que son nouveau SoC s'ouvrira progressivement à de nouvelles fonctionnalités qui seront annoncées ces prochains mois ou trimestres, histoire de ne pas donner l'impression d'une stagnation de la plate-forme.

Les premières montres connectées sous SnapDragon Wear 3100, avec ou sans modem 4G LTE, devraient se retrouver chez des acteurs comme Fossil Group et des marques de luxe comme Louis Vuitton et Montblanc.