La start-up Radia a profité de la conférence de l'Air Force Association pour présenter un concept qui pourrait bien changer les règles de la logistique : le WindRunner. Oubliez les contraintes de poids des super-cargos de la Guerre Froide ; ici, tout est question de volume.

Cet appareil colossal, plus long qu'un Boeing 747-8, n'est pas conçu pour soulever des chars, mais pour transporter des systèmes d'armes entiers, prêts à l'emploi, directement sur le champ de bataille.

Pourquoi cet avion est-il si différent des cargos actuels ?

La force du WindRunner, développé par Radia, réside dans son volume de chargement phénoménal de 6 800 mètres cubes, soit sept fois celui d'un C-5 Galaxy et douze fois celui d'un C-17. Si sa capacité d'emport en poids est moindre (72 tonnes contre 140 pour le C-5), sa soute immense lui permet d'avaler des équipements jusqu'ici intransportables en une seule pièce.

Radia WindRunner

Imaginez : six hélicoptères CH-47 Chinook ou même douze AH-64 Apache, entièrement assemblés, prêts à décoller quelques minutes après l'atterrissage. Le système de chargement roll-on/roll-off, qui ne nécessite aucune infrastructure spéciale, parachève cette vision d'une logistique ultra-rapide, en supprimant les longues et complexes étapes de démontage et de remontage sur le terrain.

Quelles sont ses capacités opérationnelles uniques ?

Le WindRunner est pensé pour répondre directement aux nouvelles doctrines de combat agile (Agile Combat Employment) du Pentagone. Sa capacité à décoller et atterrir sur des pistes courtes (1 800 mètres) et non préparées est un atout stratégique majeur. Il peut ainsi projeter des forces et des équipements sur des terrains austères, des îles du Pacifique aux étendues glacées de l'Arctique, là où les cargos traditionnels ne peuvent pas se poser.

Radia WindRunner 02

Cette polyvalence en fait un outil de choix pour les opérations spéciales, le soutien aux alliés de l'OTAN ou encore les missions de réponse rapide aux catastrophes humanitaires, en déployant par exemple des hôpitaux de campagne complets en un temps record.

Quel est l'impact potentiel au-delà du militaire ?

Initialement pensé pour le secteur de l'énergie, le WindRunner pourrait bien lever l'un des plus grands freins au développement de l'éolien terrestre : le transport des pales d’éoliennes. Aujourd'hui, leur taille est limitée par les contraintes de la route (virages, ponts, tunnels). Le transport aérien permettrait d'acheminer des , même dans les zones les plus reculées.



Selon les estimations de Radia, cette seule capacité pourrait faire baisser le coût de l'électricité produite de 35 % et augmenter le rendement des parcs éoliens de 20 %. L'avion a donc un double visage : une arme logistique pour l'armée et un accélérateur de la transition énergétique pour le civil.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quelles sont les dimensions exactes du WindRunner ?

Le WindRunner est un véritable géant des airs. Il mesure 108,5 mètres de long, soit 32 mètres de plus que le Boeing 747-8, pour une hauteur de 24 mètres. Son volume de soute est de 6 800 mètres cubes, de loin le plus grand jamais conçu pour un avion.

Cet avion va-t-il remplacer les C-5 Galaxy et C-17 ?

Non, l'objectif de Radia n'est pas de remplacer les flottes existantes mais de les compléter. Le WindRunner se spécialise dans le transport de charges volumineuses mais pas nécessairement ultra-lourdes, une mission que les C-5 et C-17, axés sur le poids, ne peuvent pas remplir efficacement pour certains équipements modernes.

Quand le premier vol est-il prévu ?

Radia se montre ambitieux mais pragmatique. En s'appuyant sur des composants déjà certifiés et des technologies éprouvées de l'aéronautique, l'entreprise vise un premier vol avant la fin de la décennie, soit autour de 2030.