Des images de robots à l'apparence humaine se faisant violemment frapper à coups de pied, bousculer et tirer par le cou ont récemment fait le tour du web. Loin d'être une scène de maltraitance gratuite sortie d'un film de science-fiction, ces tests pour le moins brutaux sont la nouvelle méthode choisie par les ingénieurs pour prouver la résilience et l'agilité des machines de demain.

Entre le mode "anti-gravité" d'Unitree et le "cerveau partagé" de Skild AI, la robotique fait un bond de géant, mais non sans soulever un certain malaise.

Comment ces robots parviennent-ils à rester debout ?

La particularité du robot G1 d'Unitree tient à sa fonction « mode anti-gravité ». Ce n'est pas de la magie, mais l'utilisation d'une technologie avancée. Des caméras de profondeur et un LiDAR 3D scannent l'environnement en permanence, permettant à l'IA du robot d'anticiper les chocs, de calculer la meilleure réponse motrice et d'ajuster sa posture en quelques millisecondes pour absorber l'impact ou transformer une chute inévitable en un mouvement contrôlé.



Là où ses prédécesseurs devaient tout réinitialiser après une chute, le G1 se relève avec une fluidité déconcertante, comme s'il avait appris les réflexes d'un gymnaste. C'est une rupture fondamentale qui le rend bien plus apte à évoluer dans un monde imprévisible.

Existe-t-il des technologies encore plus avancées ?

Oui, et la compétition est déjà féroce. Des chercheurs des universités de Tsinghua et de Pékin ont développé un système nommé Any2Track, qui semble encore plus performant. Dans une vidéo de démonstration, le même robot G1 parvient à encaisser une série de dix coups de pied sans jamais tomber.



Parallèlement, une autre approche, plus logicielle, change la donne : celle du "cerveau partagé". La start-up Skild AI, fondée par d'anciens de Tesla et Nvidia, a lancé Skild Brain, un modèle d'IA collectif qui permet à une flotte de robots d'apprendre des expériences des autres, qu'elles soient issues de simulations ou du monde réel. Chaque robot qui interagit avec un objet devient le professeur de tous les autres, accélérant l'apprentissage de manière exponentielle.

Pourquoi ces démonstrations sont-elles si importantes (et dérangeantes) ?

Ces tests, au-delà de leur aspect parfois troublant, répondent à un défi industriel et économique crucial. Un robot qui tombe dans une usine, c'est une chaîne de production paralysée et des coûts qui s'envolent. Une machine capable de se remettre sur pied d'elle-même ou de faire face aux aléas est synonyme d'une augmentation de la productivité ainsi que d'une interaction homme-machine plus sécurisée et plus fluide.



Cependant, voir un robot à forme humaine se faire malmener sans relâche provoque un malaise indéniable. Ces images questionnent notre rapport futur à ces machines qui nous ressembleront de plus en plus, et la frontière ténue entre le test technique et ce qui peut être perçu comme une forme de violence simulée.

Foire Aux Questions (FAQ)

Ces robots sont-ils déjà en vente ?

Effectivement, le G1 d'Unitree est déjà disponible sur le marché à un coût de 16 000 dollars, un prix qui le rend abordable pour les entreprises et les laboratoires de recherche. Quant à la plateforme Skild Brain développée par Skild AI, celle-ci est commercialisée sous forme de licence destinée aux fabricants de robots.

Pourquoi les tests sont-ils si brutaux ?

Frapper et heurter sont des méthodes simples, malgré leur nature visuellement frappante, pour évaluer la capacité d'un robot à répondre à des perturbations soudaines et inattendues. C'est une aptitude cruciale pour des machines conçues pour opérer dans le monde réel, en compagnie des humains, où les imprévus et les interactions fortuites sont inéluctables.

Est-ce que ces robots éprouvent de la douleur ?

Non, en aucun cas. Il est crucial de noter que ces machines n'ont ni conscience, ni sensations, ni émotions. L'inconfort que nous pouvons éprouver est le reflet de notre propre empathie, stimulée par leur apparence semblable à la nôtre, mais ils ne « souffrent » pas au sens humain du terme.