La Russie, par la voix de Vladimir Poutine, a annoncé avoir testé avec succès son drone sous-marin à propulsion nucléaire Poséidon. Présenté comme impossible à intercepter et doté d'une puissance dévastatrice, cet engin s'inscrit dans une série de démonstrations de force, quelques jours seulement après l'essai du missile de croisière Bourevestnik.

Il a précisé que pour la première fois, non seulement l'engin avait été lancé depuis un sous-marin porteur, mais que son propre réacteur nucléaire avait été activé et avait fonctionné pendant une durée déterminée.

Un système d'arme hors-norme

Le Poséidon est beaucoup plus qu'une torpille. Il est décrit par les responsables russes et américains comme une "nouvelle catégorie d'arme de représailles". Doté d'une propulsion nucléaire autonome, son réacteur serait cent fois plus petit que celui d'un sous-marin classique, lui conférant une portée intercontinentale.

Illustration IA de la torpille Poseidon

Une source au sein du complexe militaro-industriel russe, citée par l’agence TASS, assure que le Poséidon est capable de se déplacer à plus de 1000 mètres de profondeur à une vitesse de 60 à 70 nœuds (environ 130 km/h), tout en restant virtuellement indétectable.

Vladimir Poutine a martelé ce point : "Il n’existe aucun moyen de l’intercepter". Ces caractéristiques en font une arme conçue spécifiquement pour la dissuasion nucléaire, capable de contourner toutes les défenses antimissiles traditionnelles.

Une puissance de frappe conçue pour la dissuasion

Au-delà de son invulnérabilité supposée, c'est sa charge utile qui définit le caractère terrifiant du Poséidon. Il est conçu pour déclencher de puissantes vagues océaniques radioactives en explosant près des côtes, rendant des villes entières inhabitables pour des décennies.

La puissance de son ogive nucléaire, bien que non confirmée officiellement, est estimée par certaines sources jusqu'à 100 mégatonnes, soit le double de la bombe nucléaire la plus puissante jamais testée.

Le président russe a lui-même affirmé que la puissance du Poséidon dépassait "significativement" celle du missile balistique intercontinental Sarmat, soulignant une capacité de destruction "jamais vue nulle part dans le monde". Il s'agit d'une arme du "jugement dernier", pensée pour une frappe de seconde intention dévastatrice.

Un contexte de tensions géopolitiques croissantes

Le développement de ces armes ultramodernes, dévoilées pour la première fois en 2018, s'inscrit dans une stratégie de longue date. Moscou présente ces systèmes comme une réponse directe au retrait unilatéral des États-Unis du traité ABM sur la limitation des armes stratégiques en 2001 et au déploiement de boucliers antimissiles américains.

Le Poséidon est destiné à équiper à terme le sous-marin Belgorod, un submersible nucléaire spécifiquement modifié pour le transporter et le lancer.

Cette annonce intervient dans un climat de tensions géopolitiques exacerbées par la guerre en Ukraine. En multipliant les essais de ses armes stratégiques, la Russie entend envoyer un message clair à l'Occident et réaffirmer sa posture de puissance nucléaire.

Alors que le traité New START sur la réduction des armes stratégiques arrive à expiration, ces démonstrations de force posent la question cruciale de l'avenir de la stabilité et de la dissuasion mondiale.