Le torchon brûle chez Samsung. Une tension sans précédent oppose deux des plus importantes divisions du géant coréen : la branche semi-conducteurs (DS) et la division mobile (MX).
La cause ? Le refus de la première de garantir un approvisionnement stable en puces mémoire pour les futurs smartphones Galaxy, une décision motivée par une logique de profitabilité maximale qui pourrait coûter cher au consommateur.
Pourquoi Samsung refuse-t-il de s'auto-approvisionner ?
Comme dans bien des cas pour ce type de situation, la réponse tient en un seul mot : l'argent. Le marché des puces mémoire, et notamment de la DRAM, est en pleine surchauffe. Poussée par l'explosion de l'intelligence artificielle, la demande a fait s'envoler les coûts. Une barrette de 12 Go de RAM LPDDR5X, qui valait 33 € en début d'année, s'échange désormais à 70 euros, soit plus du double.
Face à cette opportunité, la division DS de Samsung préfère vendre ses composants au plus offrant sur le marché externe plutôt que de les bloquer dans un contrat à long terme, et donc à prix fixe, avec sa propre division mobile. Les négociations se feront désormais au trimestre, exposant la production des Galaxy à une volatilité inédite.
Quelles sont les conséquences directes pour les smartphones Galaxy ?
L'impact le plus immédiat concerne le coût de production des futurs appareils. La division mobile MX se retrouve contrainte d'acheter ses composants essentiels à un prix beaucoup plus élevé et fluctuant. Cette hausse du coût de production des puces mémoire s'ajoute à celle déjà observée sur les processeurs, créant un effet ciseau redoutable.
Le smartphone le plus menacé par cette situation est le futur fleuron de la marque, le Galaxy S26, dont le lancement est prévu pour début 2026. Samsung pourrait être forcé de répercuter cette augmentation sur le prix de vente final, au risque de décourager les acheteurs et de nuire à ses propres ventes.
Cette stratégie est-elle vraiment rentable pour le groupe ?
À court terme, la division semi-conducteurs maximise sa rentabilité. Elle capitalise sur la pénurie et l'énorme demande pour booster son chiffre d'affaires. Les analystes prévoient d'ailleurs un bénéfice d'exploitation record pour Samsung en 2026, atteignant potentiellement 69 milliards de dollars, en partie grâce à cette stratégie agressive sur les prix des puces DRAM et NAND.
Cependant, à plus long terme, le pari est risqué. En fragilisant sa propre division mobile, le groupe prend le risque de cannibaliser ses ventes de smartphones. Un Galaxy S26 trop cher pourrait laisser le champ libre à la concurrence, affaiblissant l'écosystème global de Samsung.
Foire Aux Questions (FAQ)
Pourquoi le prix de la RAM augmente-t-il autant ?
L'augmentation est principalement due au boom de l'intelligence artificielle (IA), qui nécessite d'énormes quantités de mémoire haute performance (DRAM et HBM) pour les serveurs et les centres de données. Cette demande massive crée une pénurie et fait grimper les prix pour tous les secteurs, y compris celui des smartphones.
Est-ce que d'autres marques sont touchées ?
Oui, toutes les marques de smartphones qui ne produisent pas leurs propres puces mémoire sont soumises aux mêmes fluctuations du marché. Cependant, la situation de Samsung est unique car le conflit est interne, entre deux de ses propres divisions.
Le prix du Galaxy S26 va-t-il forcément augmenter ?
Ce n'est pas une certitude absolue, mais un risque très élevé. Samsung pourrait choisir de réduire ses marges sur le smartphone pour rester compétitif, mais la hausse des coûts des composants est si importante qu'une augmentation du prix de vente semble être l'option la plus probable pour l'entreprise.