Le passage à la gravure en 3 nm devait être une fenêtre permettant à Samsung Foundry de prendre des parts de marché à TSMC en exploitant une nouvelle technologie de transistors 3D, dits GAAFET.
Cependant, cette avance technique s'est accompagnée de difficultés pour adapter les outils de production, aboutissant à des rendements faibles qui ont empêché la firme de capter de gros clients.
La transition vers le 2 nm doit permettre de relancer la course à la gravure, même si elle va conduire à l'arrivée de nouveaux acteurs : Intel avec son procédé Intel 18A mais aussi Rapidus, le consortium japonais, à partir de 2027.
Samsung prêt à accueillir de gros clients
Si TSMC veut logiquement poursuivre sur sa lancée, Samsung aura aussi des arguments. La presse coréenne indique que la firme est entrée dans la dernière phase de validation de puces gravées en 2 nm pour de gros clients comme Qualcomm et Nvidia.
Et la douloureuse mise au point de la gravure en 3 nm avec transistors GAA commence à payer. Samsung serait désormais capable d'assurer des rendements de gravure en 3 nm de 60% tandis que ceux pour la gravure en 2 nm dépasseraient les 40%, avec des possibilités d'amélioration ultérieure lors du passage à la production de masse.
La gravure en 2 nm de Samsung commence sous de meilleurs auspices que sa gravure en 3 nm qui ne dépassait pas 20% de rendement à son lancement en 2022 et laisse espérer un destin plus ambitieux.
Samsung, partenaire de longue date de Qualcomm mais qui a vu partir les commandes de processeurs mobiles chez son concurrent ces dernières années, pourrait donc de nouveau être en charge de la production du SoC Snapdragon 8 Elite 2 attendu lors du second semestre de l'année.
Samsung Foundry devrait aussi produire le processeur Exynos 2600 pour les smartphones Galaxy de Samsung Electronics en utilisant son procédé de gravure en 2 nm.
Le rendement, un sujet toujours stratégique au noeud 2 nm
Les médias coréens ne savent pas en revanche ce que concocte Samsung avec Nvidia sur le noeud 2 nm. Ils observent cependant que Qualcomm et Nvidia pourraient aussi faire appel à la gravure en 2 nm de TSMC dans un effort de diversification des fournisseurs, ce qui conduirait à un partage des commandes de puces plutôt que le schéma traditionnel d'un fondeur remportant l'ensemble de la commande.
Samsung peut compter sur son avance en matière de production de transistors GAA utilisés depuis la gravure en 3 nm mais il reste à voir comment TSMC va gérer à son tour la transition.
En restant sur des transistors FinFET sur le noeud 3 nm, le fondeur n'avait pas encore eu à adapter en profondeur ses outils de production, s'assurant ainsi de solides rendements qui ont fait la différence sur la qualité proposée par Samsung.
La question des rendements sera donc de nouveau au coeur du succès des grands fondeurs ces prochains trimestres et la clé pour accéder aux commandes des grands clients.