Au terme d'une négociation marathon et face à une Europe que lui et son administration ont régulièrement critiquée, Donald Trump a finalement pu annoncé la négociation d'un accord commercial qui impose une hausse des tarifs douaniers de 15% sur les produits européens importés aux Etats-Unis...mais pas pour les produits américains vers l'Europe.

Dans cette asymétrie douanière, certains y voient le résultat d'une mauvaise négociation, d'autres sont soulagés de pas avoir à subir une hausse encore plus forte, et tous espèrent que le maître de la Maison Blanche ne changera pas encore d'avis dans les jours qui viennent.

Le détail de l'accord entre les deux blocs géographiques n'est pas encore complètement connu mais il est à noter que certains secteurs sont exemptés de la hausse douanière.

Certains secteurs stratégiques épargnés

C'est le cas en particulier des équipements de lithographie DUV et EUV (Deep Ultra Violet et Extreme Ultra Violet) du néerlandais ASML, indispensables pour la production de puces en gravure fine et dont les Etats-Unis n'ont pas d'équivalent sur leur sol.

ASML Twinscan EXE 5000 lithographie EUV High NA

Equipement de lithographie EUV High NA d'ASML

Augmenter les tarifs de 15% aurait été comme se tirer une balle dans le pied alors que ces équipements sont très coûteux, les modèles les plus avancées pour la gravure en 2 nm et en-deça se chiffrant en centaines de millions de dollars.

Ces hausses auraient principalement touché les sites de production en gravure fine en cours de construction aux Etats-Unis, avec des répercussions ensuite sur les prix des produits finaux, rendant les productions made in USA moins compétitives dans le reste du monde.

La fin d'un rêve

D'autres secteurs sensibles, et dont les Etats-Unis ont cruellement besoin, comme l'aéronautique, ont également été exemptés des hausses de tarifs douaniers, permettant à Donald Trump de poursuivre sa stratégie de réindustrialisation et de relocalisation des moyens de production sur son sol...quand celle de l'Europe patine.

ASML lithographie EUV

 L'annonce récente par Intel de l'abandon définitif des projets de construction de sites de production de puces en gravure fine en Europe (principalement en Allemagne) pose le dernier clou du cercueil du Chips Act européen.

L'Europe arrive au bout de son rêve de mondialisation qu'elle pensait indéboulonnable au vu des avantages pour toutes les parties. Malmenée par la Chine, rudoyée par les Etats-Unis, elle doit trouver maintenant sa propre voie.

Source : Tom's Hardware