Le 47ème président des Etats-Unis Donald Trump a repris son argumentaire d'une volonté de relocalisation des moyens de production de puces aux Etats-Unis pour mettre à l'abri un savoir-faire potentiellement menacé en cas d'invasion de Taiwan ou de changement de régime.

Et pour appuyer ce qui dépasse la simple exhortation, il menace d'utiliser l'arme de l'augmentation des tarifs douaniers sur l'importation des puces et composants électroniques produits à Taiwan afin de forcer le mouvement.

Taiwan cherche l'apaisement

Le gouvernement taiwanais a été prompt à répondre tant le scénario peut être menaçant pour ses intérêts, alors que les semi-conducteurs et la gravure fine sont les joyaux stratégiques de l'île.

Sans chercher à répondre sur le même ton, il oppose au contraire les bienfaits d'une collaboration fortement complémentaire, entre la conception des entreprises américaines et la production des entreprises taiwanaises, qui sert les intérêts des deux pays.

Il y voit plutôt une collaboration gagnant-gagnant qui n'a pas besoin d'être menacée ou transformée par des menaces de hausse douanières sur les puces. Le fondeur taiwanais TSMC est ainsi un élément clé dans la chaîne d'approvisionnement de géants américains comme Apple, Nvidia et d'autres grands noms de la High-Tech.

Coopération vs relocalisation

Le gouvernement taiwanais indique rester attentif aux évolutions des positions des Etats-Unis et chercher la coopération pour s'assurer que tout le monde y trouve son compte et se renforce mutuellement plutôt que par opposition.

Si les techniques de gravure les plus fines restent localisées à Taiwan, le fondeur TSMC a fait un effort sous la précédente administration Trump pour installer des sites de production aux Etats-Unis, en Arizona, en signe de bonne volonté.

De 12 milliards de dollars d'investissement initial, le fondeur a promis de dépenser plusieurs dizaines de milliards de dollars supplémentaires pour leur extension et d'y installer des lignes de production en gravure fine plus tard.

Il n'est pas sûr cependant que cela suffise à calmer les vélléités de Donald Trump qui cherche à marquer le démarrage de son second mandat par des mesures fortes visant à restaurer une certaine grandeur des Etats-Unis qu'il estime négligée et mise à mal.

Ces incertitudes pourraient-elles donner un coup de pouce inattendu à Intel et ses projets de création d'un service de fonderie IFS (Intel Foundry Services) ouvert à des entreprises extérieures qui se trouverait de fait à l'abri des menaces de taxes douanières ?

Source : Reuters