Le dossier de la vente de SFR connaît un nouveau rebondissement majeur. Depuis le début du mois de décembre, des investisseurs financiers spécialisés se positionnent pour acquérir une partie cruciale de l'opérateur de Patrick Drahi. Une stratégie qui met une pression considérable sur le trio Orange, Bouygues Telecom et Free, dont l'offre de rachat globale avait été sèchement refusée par Altice France.

Quelle est la cible exacte de ces nouvelles offres ?

L'intérêt des investisseurs se concentre sur les activités "Netco", la véritable colonne vertébrale du réseau de SFR. Cet ensemble regroupe les infrastructures fixes de l'opérateur, incluant le réseau longue distance, les déploiements en zones très denses et les connexions dédiées aux entreprises. Un héritage des multiples acquisitions de l'opérateur au fil des ans.

Cet actif a généré environ 400 millions d'euros d'Ebitda l'an dernier. Selon les offres non engageantes déposées, sa valorisation serait comprise entre 4,8 et 5,6 milliards d'euros, soit 12 à 14 fois ce résultat. Parmi les candidats, on retrouve des noms bien connus du secteur comme I Squared Capital, InfraVia, KKR et Blackstone.

Comment cette situation impacte-t-elle le consortium des opérateurs ?

Cette offensive des fonds relance totalement la partie. Le consortium formé par Orange, Bouygues Telecom et Free, qui avait proposé 17 milliards d'euros pour l'ensemble des actifs, semble désormais contraint de réagir après le rejet de sa proposition. Pour certains, leur offre reste la meilleure, car elle apporte une "réponse industrielle et avec des capitaux français".

Cependant, la prudence est de mise. Des observateurs rappellent qu'une large part du chiffre d'affaires de la Netco dépend de SFR lui-même, dont les performances continuent de se dégrader. À l'inverse, d'autres soulignent le caractère hautement stratégique de ces infrastructures, vues comme une alternative indispensable au réseau d'Orange pour garantir la résilience des connexions.

Quelles sont les prochaines étapes possibles dans ce dossier ?

La perspective d'une nouvelle offre du consortium avant Noël s'éloigne. Aude Durand, directrice générale d'Iliad (maison mère de Free), a toutefois réaffirmé au Wall Street Journal que leur proposition "a du potentiel et était bien adaptée aux circonstances actuelles du marché". Les fonds d'infrastructures, eux, avancent leurs pions.

Le contexte est rendu encore plus complexe par la chute des résultats de SFR, avec un Ebitda en baisse de 11,4 % au troisième trimestre 2025. Si la Netco et SFR Business étaient vendues séparément pour un montant total proche de 8 milliards d'euros, l'intérêt d'un rachat global pour le consortium serait fortement réduit, voire anéanti.

Foire Aux Questions (FAQ)

Qu'est-ce que la "Netco" de SFR ?

La "Netco" désigne l'ensemble des infrastructures de réseau fixe de SFR. Cela inclut les câbles longue distance, la fibre optique dans les zones denses et les équipements servant à connecter les entreprises. C'est l'ossature physique du réseau de l'opérateur.

Pourquoi des fonds d'investissement veulent-ils racheter ce réseau ?

Ces infrastructures sont considérées comme des actifs stratégiques et résilients. Elles génèrent des revenus stables et prévisibles sur le long terme. Pour les investisseurs, c'est une opportunité de posséder une partie essentielle du paysage télécom français, alternative au réseau historique d'Orange.