Le marché des véhicules électriques est difficile mais cela peut être un terrain de jeu pour des expérimentations ou des propositions inédites. C'est du moins le pari de la startup Slate Auto qui profite du soutien de Jeff Bezos, fondateur et ex-dirigeant d'Amazon, pour pousser son projet : un pickup électrique personnalisable proposé à un tarif très agressif.
Loin des pickups électriques onéreux d'autres marques, nouvelles ou établies, Slate fait en effet démarrer le tarif de son modèle à 20 000 dollars aux Etats-Unis, en intégrant les aides fédérales à l'achat.
Pour y parvenir, la firme propose un modèle au style anguleux assez basique mais facile à produire et ajoute de larges capacités de personnalisation. Couleur, jantes, pneus, suspension, accessoires divers, habitacle, presque tout est modulable selon les goûts de l'acquéreur.
Une base commune et beaucoup de personnalisation
Slate propose également des kits transformant le pickup deux places en SUV de 5 places, ce qui permet de pouvoir créer plusieurs catégories de véhicules à partir de la même base.
Il faut évidemment se passer d'un certain nombre de raffinements trouvés dans d'autres modèles, notamment dans l'habitacle où l'on ne trouvera pas d'écran central mais un support pour smartphone.
Le pickup sera proposé avec deux packs batterie, l'un assurant une autonomie de 150 miles (240 km environ) et l'autre de 240 miles (380 km environ). Son moteur électrique de 150 kW (ou 200 chevaux) n'offrira pas non plus des performances ébouriffantes avec un 0-96 km/h en 8 secondes et une vitesse de pointe de 145 km/h, pour un couple de 264 Nm.
Mais l'essentiel n'est pas là. La plate-forme électrique unique est facile et moins coûteuse à produire. Mais au-delà du tarif de base et à moins de se concentrer du strict minimum, les acheteurs feront grimper le coût du véhicule par le prix des personnalisations choisies.
Y a-t-il encore de la place pour de nouveaux acteurs de l'électrique ?
Il reste également à voir si le modèle économique sera tenable. Donald Trump n'a pas caché son intention de supprimer l'ensemble des aides à l'achat pour les véhicules électriques et les mesures économiques depuis le début de son mandat, comme la hausse des tarifs douaniers sur le secteur automobile et les pièces auto, pourrait rapidement mettre à mal la rentabilité.
L'assemblage du véhicule se fera à Troy, dans le Michigan, à partir de fin 2026 avec une acquisition directement en ligne...si les conditions économiques ne se seront pas trop dégradées d'ici là pour décourager l'initiative.
Ars Technica s'interroge sur la cible pour ce type de véhicule et si le sacrifice des équipements standard attirera malgré tout le public par le prix bas initial...mais qui pourrait n'être que de façade s'il faut rajouter un nombre substantiel d'accessoires.