L'activité solaire a été très active en 2024. Le " cycle solaire 25 " a conduit à la formation de grandes taches solaires qui ont expulsé dans l'espace des vents de particules de très haute énergie.

Lorsque ces flux étaient orientés vers la Terre, ils ont généré de puissantes aurores boréales visibles jusque sous nos latitudes (et donc plus tellement boréales).  De nombreux clichés montrent ainsi ce spectacle habituellement plus proche du cercle polaire dans le ciel de l'Hexagone.

L'une des plus fortes tempêtes solaires jamais enregistrées s'est déroulée en mai 2024, générant de superbes aurores et des pertubations dans les équipements électromagnétiques et les systèmes de géopositionnement.

Des boucles supplémentaires dans la ceinture de Van Allen

Mais ce n'est pas la seule conséquence. Selon la NASA, cela a également créé une nouvelle boucle temporaire dans la ceinture de Van Allen entourant la Terre ! Cette zone de la magnétosphère terrestre est située à l'équateur du pôle magnétique et contient une forte densité de particules énergétiques prises dans les lignes du  champ magnétique terrestre.

Elle forme plusieurs tores, l'un extérieur et l'autre intérieur, qui, lorsqu'ils sont frappés par les vents solaires, produisent les aurores aux pôles de la planète ou plus bas selon l'intensité de la tempête solaire, comme ce fut le cas l'an dernier.

En violet, les nouvelles boucles temporaires dans la double ceinture de Van Allen

Sauf que la tempête de mai 2024 semble avoir tellement puissante qu'elle a créé un troisième tore entre les deux formations existantes ! La NASA a fait cette découverte à l'aide du petit satellite (ou CubeSat) de l'expérimentation CIRBE (Colorado Inner Radiation Belt Experiment).

Ce tore supplémentaire n'est que temporaire mais il confirme que la Terre a affronté un vent solaire particulièrement puissant. Ce n'est pas la première fois qu'il s'en forme dans cette zone intermédiaire mais les précédents n'avaient une existence que de quelques semaines quand celui-ci s'est maintenu pendant plus de trois mois.

Et alors que ces résidus des tempêtes solaires sont majoritairement composés d'électrons, le tore excédentaire de la ceinture Van Allen formé en mai 2024 présentait aussi une boucle de protons énergétiques qui offre une plus grande stabilité, expliquant la durée prolongée du phénomène et qui est peut-être encore présent actuellement.

Petit satellite, grandes observations

Les tempêtes solaires suivantes, en juin et en août 2024, ont progressivement déshabillé le tore intermédiaire de ses électrons, indique la NASA, ne laissant que ceux de très haute énergie.

La découverte a été fortuite. Le CubeSat n'a plus répondu en avril 2024 mais a renoué le contact mi-juin et son intrument embarqué REPTile-2 (Relativistic Electron Proton Telescope integrated little experiment-2) a recommencé à prendre des mesures qui ont révélé la boucle supplémentaire formée quelques semaines plus tôt dans la boucle de Van Allen.

Les scientifiques, déçus de pas avoir pu collecter de données durant la tempête solaire elle-même, ont tout de même pu trouver dans ces formations d'intéressantes données pour mieux comprendre leur effet, notamment pour les satellites géostationnaires qui les traversent épisodiquement.

Source : NASA