Après trois échecs successifs mais qui ont permis de peaufiner les technologies et d'appliquer des correctifs, le quatrième vol d'essai du vaisseau spatial Starship de la firme SpaceX a finalement apporté entière satisfaction.
En assurant la récupération en mer du booster Super Heavy quelques minutes après le décollage puis celle du vaisseau Starship lui-même dans l'Océan Indien après lui avoir fait subir un retour sur Terre en testant sa résistance à l'échauffement lié au freinage atmosphérique, SpaceX peut se targuer d'avoir rempli tous les objectifs de la mission Flight 4 ou ITF-4 (Integrated Test Flight).
Le quatrième tir a été déclenché dès l'obtention du feu vert de la FAA (Federal Aviaiton Administration) et a permis de valider complètement les choix techniques réalisés par SpaceX, comme le choix de l'acier inox pour les volets de Starship dont on a pu suivre en direct sa mise à l'épreuve lors du retour dans l'atmosphère malgré une dégradation partielle.
Nouveau vol dans un mois environ
Il y eu aussi ces morceaux de revêtement du bouclier thermique dont certaines tuiles se sont détachées durant le vol. SpaceX va mettre la pause avant le prochain vol à profit pour optimiser cet aspect et renforcer le bouclier thermique en ajoutant une couche de tuiles protectrices.
De nouvelles tuiles renforcées seront utilisées sur le prochain vaisseau Starship, en plus d'une couche protectrice utilisée sous les tuiles au cas où ces dernières se détachent.
Et justement, quand aura lieu le prochain vol de Starship, alors que l'entreprse a prévu de réaliser cette année une dizaine de tenatives ? Elon Musk a ouvert une piste en évoquant un cinquième vol "dans environ un mois".
SpaceX et la FAA ont mis en place des accords pour raccourcir les temps d'évaluation des vols d'essai afin de ne se concentrer que sur les éléments les plus importants tandis que d'autres relèvent désormais de la routine.
Le succès complet de la mission Flight 4 permet aussi sans doute de passer par des procédures simplifiées. La mission Flight 5 continuera de pousser les techniques plus loin, notamment avec la récupération du booster Super Heavy avec la pince Mechazilla (que l'on pensait à tort prévue pour le quatrième essai), même si la chance de succès serait autour de 50%.
Le booster devra manoeuvrer à l'arrivée pour se positionner correctement afin d'être saisi par Mechazilla mais, s'il n'y parvient pas, il se contentera d'un nouvel amerrissage.
Déjà des aspirations pour Mars
Starship aura un rôle à jouer dans la reconquête de la Lune mais Elon Musk voit aussi plus loin avec des missions vers Mars dont la première pourrait se jouer dans les trois ans à venir.
Il rêve aussi d'une colonie martienne mais sans se précipiter. Il veut d'abord avoir la garantie qu'elle soit auto-suffisante, de manière à ce que, si les approvisionnements depuis la Terre, ne pouvaient plus se faire pour n'importe quelle raison, la ville martienne ne soit pas condamnée à mort.
Il anticipe déjà une occupation de Mars qui passerait par quelques fusées Starship pour tester les techniques de descente et d'ascension dans l'atmosphère de la planète rouge, puis quelques dizaines, centaines puis milliers de vaisseaux envoyés tous les deux ans, lorsque la Terre et Mars sont au plus près. Tout un programme.