Face à la menace croissante de la flotte fantôme russe sur les infrastructures maritimes vitales, la start-up germano-britannique Stark a dévoilé ses drones de surface Vanta.
Testés lors d'exercices de l'OTAN, ces navires sans pilote s'imposent comme une réponse agile et abordable pour protéger les câbles sous-marins et les voies de navigation stratégiques.
Dans un contexte de tensions exacerbées avec la Russie, la protection des infrastructures maritimes est devenue une priorité absolue pour l'OTAN. C'est un fait : 95 % des flux de données mondiales et 90 % du commerce transitent par les mers.
Cette vulnérabilité a été cruellement mise en lumière par les actions de sabotage présumées menées par la flotte fantôme russe, ces navires qui contournent les sanctions et sont fortement soupçonnés de sectionner des câbles de télécommunication.
Vanta : la réponse agile et technologique de Stark
C'est dans ce climat que la jeune pousse germano-britannique Stark, fondée en 2024, a présenté ses nouveaux navires de surface sans pilote (USV), les drones maritimes Vanta-4 et Vanta-6.
Dévoilés fin septembre lors des exercices maritimes de l'OTAN "Repmus 25" au large du Portugal, ces engins sont spécifiquement conçus pour être une solution abordable et massivement déployable. Leur mission : offrir une surveillance étendue et réactive là où les moyens navals traditionnels sont coûteux et limités.
Des capacités de surveillance et d'escorte avancées
Les modèles Vanta, mesurant 4 et 6 mètres, sont de véritables concentrés de technologie. Équipés de radars, de caméras optiques et infrarouges, ils peuvent mener des missions de reconnaissance, d'escorte de cibles de haute valeur ou de surveillance de zones portuaires.
Leur autonomie impressionnante de 900 miles nautiques (près de 1670 km) et leur vitesse de pointe avoisinant les 80 km/h leur permettent d'opérer très loin des côtes, sans mobiliser le moindre équipage. De plus, leur conception modulaire autorise l'intégration de différentes charges utiles selon les besoins spécifiques de la mission.
Un enjeu stratégique : la guerre des profondeurs
Philip Lockwood, le directeur général de Stark, résume l'enjeu sans détour : "Lorsque les câbles sous-marins sont coupés, vos opérations bancaires cessent de fonctionner."
La menace est donc bien réelle et concrète. En décembre dernier, un pétrolier en provenance d'un port russe a été formellement accusé d'avoir sectionné un câble de télécommunications en mer Baltique.
La flotte fantôme, comptant plusieurs centaines de navires, sert autant à transporter illégalement du pétrole pour financer l'effort de guerre qu'à servir d'outil d'espionnage et de déstabilisation.
Le déploiement en essaim des drones Vanta pourrait ainsi changer la donne en multipliant les yeux et les oreilles de l'OTAN en mer. Soutenue par plusieurs gros investisseurs, la jeune firme Stark doit maintenant amorcer la production de masse de ses drones maritimes Vanta.