Le plus puissant supercalculateur au monde, et seul (officiellement) à passer la barrière de l'exascale, reste le système Frontier piloté par l'ORNL (Oak Ridge National Laboratory), selon le nouveau classement de Top500.

Il est toujours crédité de la même puissance de calcul de 1,194 exaflops/s déjà enregistrée en juin dernier grâce à son architecture HPE Cray EX235a et ses processeurs AMD Epyc de 3ème génération de 64 coeurs, assistés d'accélérateurs AMD Instinct MI250X.

Le système comprend 8,7 millions de coeurs CPU et GPU et offre une impressionnante efficience de 52,59 gigaflops / watt, mais qui n'est pas la plus haute valeur, celle-ci revenant au système Henri du Flatiron Institute avec 65,40 gigaflops/s.

Aurora fait son entrée en piste

Si la tête du classement ne change pas, cela bouge sur la deuxième position mondiale. Le supercalculateur japonais Fugaku se voit en effet dépossédé de sa position par le système Aurora d'Argonne Labs.

En l'état actuel, ce dernier atteint déjà une puissance de traitement de 585,3 petaflops/s mais il n'est pas encore finalisé et sa version complète attendue en 2024 sera en principe capable d'atteindre 2 exaflops/s, soit mieux que Frontier.

AMD ne devrait toutefois pas perdre trop longtemps sa couronne en étant au coeur du futur système  El Capitan qui sera capable de dépasser les 2 exaflops d'ici 2024. Le développement a connu un certain nombre de retards qui risquent ainsi de l'empêcher d'atteindre la tête du classement mondial.

Intel Aurora

Il permet de mettre en avant les technologies et processeurs d'Intel et notamment les processeurs Xeon reposant sur la nouvelle base Sapphire Rapids, avec des GPU également d'origine Intel grâce à son architecture modulaire Xe.

En troisième position, on trouve le système Eagle, au sein du cloud Azure de Microsoft, également à base de processeurs Intel Xeon mais avec des accélérateurs Nvidia H100 Cette configuration lui permet de revendiquer une puissance de calcul de 561,2 petaflops/s.

Un système européen dans le Top 5 mondial

Fugaku se retrouve donc relégué à la quatrième place du Top500 des supercalculateurs, toujours avec ses 442 petaflops/s de capacité de traitement, devant les systèmes européens LUMI de l'Euro HPC / CSC qui améliore ses performances à 379,7 petaflops/s, contre 309,1 petaflops/s au précédent pointage, et Leonardo (EuroHPC, installé en Italie) à base de CPU Intel Xeon et d'accélérateurs graphiques Nvidia A100 lui pemrettrant d'atteindre 238,7 petaflops/s.

Dans ce top 10, Intel domine avec 5 systèmes s'appuyant sur des processeurs Intel Xeon, tandis qu'AMD est représenté par deux supercalculateurs, de même qu'IBM. Plus largement et sans surprise, le Top500 est dominé par des systèmes installés aux Etats-Unis (161 supercalculateurs) et en  Chine (104). 

L'Europe compte tout de même 143 supercalculateurs de puissance diverse et répartis dans différents pays. Rappelons qu'il s'agit du classement des supercalculateurs se prêtant au jeu des tests de benchmark et publiant leurs résultats. Il se murmure que la Chine disposerait ainsi de plusieurs supercalculateurs exascale non répertoriés.