À partir de 2024, Spotify France annonce via son directeur général Antoine Monin qu'il cessera d'apporter son soutien aux festivals de musique des Francofolies de la Rochelle et du Printemps de Bourges.

Il s'agissait d'un soutien financier et par le biais des incubateurs le Chantier et les iNOUïs pour des artistes émergents. La plateforme de streaming audio ajoute que d'autres annonces sont à venir dans le courant de l'année prochaine.

Ce retrait de Spotify, qui touche pour le moment deux des plus grands festivals de musique en France, fait suite à la confirmation de la mise en place d'une taxe sur le streaming de musique, dont le produit sera affecté au Centre national de la musique (CNM). La mission du CNN est de soutenir la filière musicale en France.

Faute d'une contribution volontaire

Interrogé sur franceinfo la semaine dernière, Antoine Monin avait critiqué la taxe, qui s'ajoute à d'autres, et avait évoqué un désinvestissement de Spotify en France. " La France n'encourage pas l'innovation et l'investissement. " Une forme de représailles qui devient plus claire désormais.

Avec Deezer, mais également Apple, Meta, TikTok et YouTube du côté des plateformes, Spotify était partisan d'un accord de contribution volontaire au financement du CNM qui avait été trouvé pour mobiliser plus de 14 millions d'euros en 2025.

À la place de la contribution volontaire, ce sera donc la contribution obligatoire qui devrait rapporter 15 millions d'euros en 2024, selon le ministre de la Culture.

taxe

Un taux de 1,2 % sur le chiffre d'affaires

La taxe sur le streaming de musique (gratuit et payant) figure dans le projet de loi de finances pour 2024. Son taux est fixé à 1,2 % sur le chiffre d'affaires réalisé en France par les plateformes. Les plateformes ayant un chiffre d'affaires inférieur à 20 millions d'euros ne sont pas assujetties.

Organisme de gestion collective des droits d'auteur, la Sacem a salué la création d'un " financement collectif et pérenne " pour le CNM, et au profit de toute la filière musicale. Elle estime que le faible taux de la taxe et son assiette large garantissent " la participation de tous les acteurs concernés, sans pour autant déstabiliser les pure players du steaming musical, ni impacter les créateurs. "

Reste qu'un pure player comme Spotify (avec de rares trimestres bénéficiaires) est manifestement déstabilisé, et il devrait en être de même pour un autre pure player qu'est Deezer.