Confronté à un effondrement de la demande aux États-Unis suite à la fin du crédit d'impôt, Tesla réagit. Le constructeur lance un programme de location à court terme depuis ses magasins, incluant Supercharge et FSD supervisé, pour utiliser ses stocks invendus et tenter de convertir les curieux en acheteurs avec une offre incitative.

La fin du crédit d'impôt fédéral pour les véhicules électriques aux États-Unis a provoqué une véritable onde de choc sur le marché. De nombreux acheteurs potentiels ont anticipé leur acquisition, créant un vide de demande qui frappe durement les constructeurs spécialisés comme Tesla.

Face à cette situation délicate, l'entreprise d'Elon Musk est contrainte d'innover pour écouler ses stocks et maintenir une dynamique commerciale.

Quelles sont les modalités de cette nouvelle offre de location ?

Le programme, initié pour l'instant dans quelques concessions du sud de la Californie comme San Diego et Costa Mesa, propose la location de ses véhicules électriques pour des durées allant de trois à sept jours.

Les tarifs se veulent attractifs, débutant à 60 dollars par jour pour une Model 3 ou une Model Y. Pour les modèles plus premium, il faudra compter 90 dollars pour les Model S et X. Le très médiatisé Cybertruck est également de la partie, affiché à 75 dollars journaliers.

Tesla Model Y Juniper final

Quelques conditions encadrent l'offre. Seules les finitions "Premium" sont concernées, excluant les versions d'entrée de gamme ou les plus performantes comme les Plaid.

De plus, bien que le kilométrage soit illimité, il est interdit de quitter l'État avec la voiture de location. Enfin, des frais de 30 dollars sont appliqués si le véhicule est retourné avec moins de 50 % de charge.

Un simple service ou une véritable stratégie de conversion ?

Au-delà de générer des revenus à partir de véhicules immobilisés, Tesla voit ce service comme un puissant outil marketing. L'opération de séduction est évidente.

Chaque location inclut gratuitement l'accès au réseau de Superchargeurs et l'option Full Self-Driving (Supervised), deux arguments de poids de l'écosystème Tesla. L'objectif est clair : démontrer la simplicité et l'agrément de posséder une de ses voitures au quotidien.

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Pour enfoncer le clou et encourager la transition, un crédit de 250 dollars est offert à tout locataire qui passe commande d'un véhicule neuf dans la semaine suivant sa location. Un petit geste commercial qui, sans remplacer l'ancien bonus fédéral, vise à lever les dernières hésitations des clients potentiels.

Un pari risqué face aux précédents du secteur ?

Cette initiative n'est pas sans rappeler l'expérience en demi-teinte de Hertz. Le géant de la location avait massivement investi dans une flotte de véhicules Tesla avant de faire brutalement marche arrière.

La chute rapide de la valeur de revente des véhicules, conjuguée à des coûts de réparation et des délais jugés prohibitifs, avait sérieusement plombé la rentabilité de l'opération pour l'entreprise.

En gérant l'ensemble du processus en interne, Tesla espère maîtriser ces coûts et éviter les mêmes écueils. Le constructeur devra cependant assumer seul la dépréciation de ces voitures qui accumuleront rapidement des kilomètres.

La grande question reste de savoir si cette manœuvre tactique suffira à relancer la machine commerciale sur un marché américain privé de ses plus fortes incitations fiscales.