La présentation des résultats financiers du premier trimestre étaient très attendus après la tornade Trump du début d'année et les conséquences du rôle d'Elon Musk au sein du DOGE, le ministère de l'efficacité gouvernementale, sur l'image de marque de Tesla.

Ventes en recul sur certains blocs géographiques, difficultés à venir avec les hausses de tarifs douaniers sur les véhicules importés et les pièces automobiles, coup de frein à la conduite autonome en Chine, les raisons de s'inquiéter sont nombreuses et ont été expérimées lors de la conférence.

Le milliardaire est venu avec une annonce forte : son retrait du DOGE d'ici le mois de mai et la promesse de passer plus de temps à la gouvernance de Tesla. Il estime que son travail auprès du président Trump est quasiment terminé et qu'il va pouvoir reprendre un suivi plus direct de ses activités industrielles.

Recul des ventes, image écornée...mais Elon Musk est de retour

Son comportement conquérant et sa proximité avec Donald Trump ont créé un trouble pour l'image de marque de Tesla, générant contestation, vandalisme et rejet d'une partie de la population.

Le constructeur ne peut que constater les dégâts avec des ventes en recul de 13% au premier trimestre, soit un volume de 336 700 véhicules livrés. Le chiffre d'affaires de 19,3 milliards de dollars en souffre avec un recul de 9% sur un an tandis que le bénéfice net a fondu de 71% pour atteindre 409 millions de dollars.

Ces résultats sont inférieurs aux attentes des analystes mais le cours en Bourse a tout de même gagné 5% dans la perspective d'une reprise en main. L'une des priorités sera de relancer les ventes de véhicules électriques dans un marché compliqué par les hausses de tarifs douaniers et les diverses mesures décidées à la Maison Blanche.

Tesla a indiqué vouloir démarrer la production de véhicules électriques plus abordables durant le premier semestre mais il ne s'agira toujours pas d'une Tesla Model 2 à 25 000 dollars.

Le constructeur parle plutôt des fameuses Tesla Model 3 et Model Y simplifiées et allégées de certaines fonctionnalités pour réduire les coûts. Pas sûr que cela suffise à séduire le public, échaudé par les trois mois de chambardement économique et alors que la gamme S3XY commence à dater, hormis ses restylages.

L'autonomie et les robots humanoïdes toujours sur les rails

Pour ce qui est du Cybercab, la stratégie ne change pas avec une volonté de mise en production début 2026 et des retombées financières espérées à partir du second semestre l'an prochain.

Elon Musk, fidèle à lui-même, promet des revenus exponentiels ensuite mais la hausse des coûts et la défiance vis à vis de la marque n'auront peut-être pas de mal à le faire mentir.

Autre sujet attendu, le robot humanoïde Tesla Bot, nom de code Optimus, reste lui aussi une priorité dans les projets de l'entreprise, avec un démarrage de production dès cette année et l'intention d'en produire 1 million annuellement d'ici cinq ans.

Une partie des robots produits devrait participer aux chaînes d'assemblage de Tesla dès l'automne 2025.  Plus globalement, Tesla estime que le marché automobile sera positif cette année tout en reconnaissant de nombreuses difficultés : économie, concurrence, rejet à court terme de la marque ne seront pas des objectifs faciles à vaincre.