Elon Musk a annoncé un nouveau report pour la présentation du Tesla Roadster de seconde génération, désormais fixée au printemps prochain mais à une date bien précise en référence aux délais à la nature "vaporware" de son futur véhicule électrique.
Cette énième prolongation, accompagnée de la promesse d'un véhicule "très différent", intervient près de neuf ans après l'annonce initiale et alimente les doutes face à une concurrence déjà bien installée sur le segment des supercars électriques.
L'histoire du Roadster de seconde génération est celle d'une attente interminable. Dévoilé à la surprise générale en 2017 lors de la présentation du camion Semi, le véhicule devait initialement entrer en production en 2020.
Depuis, les reports se sont succédé, transformant la promesse d'une révolution en un feuilleton à rebondissements qui teste la patience des plus fidèles supporters de la marque et, surtout, de ceux qui ont versé un acompte conséquent il y a des années.
Une annonce teintée d'ironie et de déniabilité
Lors de la récente assemblée générale des actionnaires de Tesla, Elon Musk a donc officialisé le nouveau calendrier. La version de production du Roadster sera révélée le 1er avril 2026.
Le dirigeant n'a pas manqué de souligner le caractère cocasse de cette date, confiant avec un sourire qu'elle lui offrait une "certaine déniabilité". "Je pourrai dire que je plaisantais", a-t-il ajouté, si l'échéance venait à glisser une nouvelle fois.
Cette annonce constitue un nouveau délai, alors même qu'il avait affirmé une semaine plus tôt sur un podcast vouloir organiser une démonstration avant la fin de l'année 2025.
Un produit "très différent" aux promesses folles
Au-delà de la date, c'est la nature même du véhicule qui semble avoir évolué. Elon Musk a insisté sur le fait que le Roadster final serait "très différent de ce qui a été montré précédemment".
Les promesses initiales de performances ahurissantes sont désormais agrémentées d'une dimension technologique encore plus ambitieuse, flirtant avec la science-fiction.
Il est de nouveau question d'une collaboration avec SpaceX pour équiper la voiture de propulseurs à gaz froid, une technologie qui pourrait, selon ses dires, lui permettre de "voler" sur de courtes distances.
Le milliardaire a même surenchéri en affirmant que le véhicule embarquerait une technologie "plus folle que toutes les voitures de James Bond réunies", sans donner plus de détails. Ces déclarations laissent les observateurs et les clients dans le flou le plus total quant au produit final.
L'impatience des premiers clients face à un marché transformé
Cette attente prolongée commence à peser lourdement. Les clients de la première heure, notamment ceux ayant réservé une édition Founders Series pour 250 000 dollars, voient leur patience mise à rude épreuve.
Elon Musk a promis que ces "détenteurs de réservation qui souffrent depuis longtemps" seraient bien évidemment invités à l'événement de présentation.
Récemment, des personnalités comme Sam Altman, le PDG d'OpenAI, ont publiquement documenté leur tentative d'annuler leur commande après plus de sept ans d'attente, créant un petit imbroglio médiatique.
Pendant que Tesla peaufine son projet, le paysage des supercars électriques s'est métamorphosé. Des constructeurs comme Rimac avec sa Nevera, Lotus avec l'Evija X, ou encore le constructeur chinois BYD avec la Yangwang U9 Xtreme, ont déjà commercialisé des véhicules aux performances extrêmes, battant des records sur circuit et sur route.
Le "coup de massue" promis par Musk aux voitures thermiques en 2017 a, dans une certaine mesure, déjà été porté par d'autres. Le Roadster arrivera sur un marché bien plus compétitif qu'il ne l'était au moment de son annonce.
La question du calendrier de production reste tout aussi incertaine. Elon Musk estime qu'il faudra compter entre 12 et 18 mois après la révélation d'avril 2026 pour que la fabrication débute réellement.
Ce scénario repousse les premières livraisons, au mieux, à mi-2027, voire 2028, soit plus de dix ans après la présentation du prototype. Un récent recrutement pour un poste d'ingénieur en "développement de concept" pour le Roadster ne fait que renforcer le scepticisme ambiant sur la maturité réelle du projet.