La Chine a procédé début août au premier lancement d'un ensemble de 18 satellites qui amorcent la naissance d'une mégaconstellation Thousand Sails (aussi connue sous le nom G60 Starlink) qui en comptera des milliers en orbite basse.
La mise en orbite à l'aide d'un lanceur Longue Marche 6A s'est a priori bien déroulée pour placer les satellites de SSST (Shanghai Spacecom Satellite Technology) à 800 kilomètres d'altitude.
La Chine pourrait ainsi disposer d'un système d'accès à internet depuis l'espace à la manière du réseau Starlink de SpaceX d'ici quelques années, quand les milliers de satellites nécessaires seront positionnés autour du globe.
Beaucoup de débris en orbite après le tir
Toutefois, ce premier tir n'a pas été sans conséquence sur la pollution spatiale, un phénomène qui s'accentue avec l'accélération des lancements et qui devient de plus en plus problématique.
L'entreprise Slingshot Aerospace, spécialisée dans le suivi des objets spatiaux, a détecté peu après le lancement de la mission chinoise une nuée de débris constituée d'au moins 50 éléments venant s'ajouter au catalogue des éléments à surveiller pour la sécurité spatiale.
Ils proviendraient des débris du lanceur Longue Marche 6A et pourront constituer une meance pour les satellites en orbite basse positionnées dessous. A cette altitude, le ralentissement provoqué par la friction avec l'atmosphère est moindre et peut amener ces débris à rester des dizaines d'années dans le secteur avant de retomber et de brûler dans l'atmosphère.
A leur vitesse d'évolution, autour de 27 000 km/h, ils peuvent causer de sérieux dégâts lors de leur rencontre avec des engins spatiaux. Ce qui inquiète surtout Slingshot et les autorités américaines, c'est que la Chine veut placer en orbite une centaine de satellites Thousand Sails d'ici la fin de l'année.
Les lanceurs réutilisables indispensables pour les mégaconstellations
Si chaque tir laisse autant de débris que ce premier lancement, la zone va rapidement être envahie de morceaux de fusées et constituer une sérieuse complication de la pollution spatiale.
Les débris observés après le lancement de la mission chinoise
Même si la Chine devrait utiliser par la suite des lanceurs réutilisables qui laisseront beaucoup moins de traces en permettant un retour de l'étage principal sur Terre, cette première mission souligne l'importance de composer un cadre pour la gestion des débris spatiaux et de solutions de suivi pour les détecter rapidement et anticiper leurs mouvements, ce que propose Slingshot et plusieurs autres entreprises spécialisées, souvent avec une bonne dose d'intelligence artificielle.
Avec plus de 13 000 satellites devant être déployés pour cette mégaconstellation et à peu près autant pour la future constellation Guowang, la problématique des débris spatiaux va rester hautement sensible.