Le succès de la constellation Starlink de SpaceX, qui permt de disposer d'un maillage de satellites de communication en orbite basse assurant une connexion internet presque partout à la surface de la planète, donne des idées à d'autres nations.
La Chine ne veut pas du réseau américain au-dessus de sa tête mais est prête à déployer plusieurs mégaconstellations de son cru, comptant des milliers à des dizaines de milliers de satellites, ces prochaines années.
Cette stratégie vient de prendre forme avec le décollage d'une première série de satellites pour une constellation Thousand Sails (également connue sous le nom G60 Starlink) qui sera constituée à terme de 15 000 satellites en orbite basse.
Des dizaines de milliers de satellites chinois bientôt en orbite basse
Un lanceur Longue Marche 6A a ainsi envoyé en orbite un premier ensemble de 18 satellites Qianfan pour le compte de SSST (Shanghai Spacecom Satellite Technology) ce 6 août.
Ce premier tir prépare la première phase de déploiement de la constellation avec un total de 1296 satellites à placer en orbite basse, dont 648 d'ici la fin 2025. Comme pour Starlink de SpaceX ou la constellation européenne OneWeb, leur objectif sera de constituer un maillage serré pour un accès internet depuis l'espace.
Des satellites plats pour faciliter leur empilement et un lancement en grappes
Une centaine de ces satellites doit être lancée avant la fin de l'année en deux groupes de 36 et 54 satellites. Si la fonction principale reste un usage civil d'accès à Internet, les militaires ont bien compris l'intérêt d'un tel dispositif après en avoir observé les usages dans le cadre du conflit entre l'Ukraine et la Russie.
Thousand Sails ne sera pas la seule mégaconstellation chinoise à émerger ces prochaines années. Une autre réseau, Guowang, doit également permettre de placer 13 000 satellites en orbite basse mais n'a pas encore débuté son déploiement.
La course aux lanceurs réutilisables
Pour placer tous ces satellites, la Chine devra disposer de lanceurs réutilisables, à l'instar du lanceur Falcon 9 de SpaceX qui réalise régulièrement des missions de lancement de satellites Starlink.
Plusieurs entreprises travaillent sur le sujet et l'on devrait voir émerger les premiers lanceurs réutilisables chinois dès 2025. Les grandes dimensions du territoire chinois et ses zones faiblement peuplées permettront de disposer de plusieurs pas de tir et d'assurer des tirs réguliers.
La Chine prévoit de réaliser une centaine de tirs cette année (toutes missions confondues), contre une soixantaine en 2023. De son côté, SpaceX veut se rapprocher des 140 tirs cette année.