L'avenir de TikTok aux États-Unis, longtemps incertain, vient de s'éclaircir. Un accord-cadre a été trouvé pour extraire l'application du giron de sa maison mère chinoise, ByteDance, et la placer sous pavillon américain.

Donald Trump a lui-même annoncé la couleur en révélant les noms de plusieurs figures de proue du monde des affaires américain prêtes à entrer dans la danse, décrivant un groupe de repreneurs composé de « gens très importants » et de « patriotes américains ».

L'opération vise à répondre aux préoccupations de sécurité nationale et à l'interdiction pesant sur la plateforme de vidéo au format court et réseau social aux États-Unis. L'interdiction a été repoussée à plusieurs reprises par Donald Trump.

Une prise de contrôle américaine quasi-totale

La nouvelle structure de gouvernance de TikTok US est conçue pour rassurer Washington. L'accord prévoit que les Américains détiendront la majorité de l'entité et occuperont six des sept sièges du conseil d'administration.

De son côté, ByteDance verra sa participation réduite à moins de 20 % et son représentant au conseil sera exclu du comité de sécurité. Un gros changement en perspective pour l'application aux 170 millions d'utilisateurs aux États-Unis.

« ByteDance s'engage à respecter les lois en vigueur pour garantir que TikTok reste accessible aux utilisateurs américains via TikTok US », a assuré ByteDance.

Des alliés de Trump aux commandes

Parmi les noms cités par le président des États-Unis, des personnalités bien connues et proches des cercles conservateurs. Lachlan Murdoch, patron de Fox Corp, et son père Rupert Murdoch sont ainsi pressentis pour participer à l'opération via leur entreprise.

Ils seraient rejoints par Larry Ellison, cofondateur d'Oracle et grand donateur républicain, ainsi que par Michael Dell, le patron de Dell Technologies. D'autres investisseurs de premier plan comme le fonds Silver Lake Management et la société de capital-risque Andreessen Horowitz font aussi partie du montage financier.

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L'algorithme et les données : le nerf de la guerre

Le cœur des inquiétudes américaines concerne l'accès potentiel de la Chine aux données des utilisateurs et le contrôle de l'algorithme de recommandation. Le nouvel accord répondrait directement à ces points.

La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que « l'algorithme sera également contrôlé par l'Amérique ». Le volet le plus sensible, celui des données, sera confié à Oracle, qui agira comme fournisseur de sécurité.

La mission de l'entreprise sera de stocker toutes les données des utilisateurs américains sur le sol américain, sans aucun accès possible depuis la Chine, et de surveiller l'application en collaboration avec le gouvernement.

L'accord, finalisé lors d'un appel entre Donald Trump et le président chinois Xi Jinping, attend d'être signé « dans les prochains jours ».

Source : Reuters - CNBC