La Chine n'est pas en train de se faire des amis. Après l'Inde qui a répliqué aux escarmouches à la frontière par une menace d'exclusion de Huawei de ses réseaux 5G et le blocage de dizaines d'applications chinoises, dont TikTok, c'est au tour des Etats-Unis de menacer d'un pareil bannissement des applications chinoises sur son marché.
Le gouvernement nord-américain a déjà pris des mesures pour se protéger des équipementiers chinois, tels que Huawei et ZTE, en les considérant comme des menaces pour la sécurité nationale et c'est maintenant l'emblématique application TikTok, en vogue chez les jeunes, qui se voit menacée d'interdiction aux Etats-Unis.
Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a confirmé à Fox News que le sujet était en discussion depuis un certain temps et pourrait bientôt devenir réalité. Les propos interviennent dans un contexte de tensions répétées entre les Etats-Unis et la Chine et un bannissement de TikTok et d'autres applications média chinoises constituerait une nouvelle mesure coercitive contre les entreprises chinoises régulièrement accusées de piller les données personnelles et de censurer les contenus en fonction des directives du parti communiste chinois.
Une mésentente grandissante
Les efforts des éditeurs de TikTok pour faire oublier leurs origines et le recrutement d'un ancien de Disney comme CEO pour essayer de s'attirer les bonnes grâces des régulateurs n'y auront rien fait, note CNBC.
Comme à son habitude, Mike Pompeo ne fait pas dans la dentelle en matière de communication : à la question de savoir si les Américains devaient télécharger les applications média chinoises, il a répondu : "seulement si vous voulez que vos données personnelles tombent entre les mains du Parti communiste chinois".
L'éditeur ByteDance a pourtant annoncé que les données des utilisateurs US restaient aux Etats-Unis, avec un backup à Singapour, et qu'elles restaient hors de portée de la législation chinoise.
L'éditeur du réseau social a également retiré son application de Hong Kong, dans la foulée du passage en force de la loi sur la sécurité nationale poussée par Beijing. en Europe, la façon dont l'application gère les données personnelles des utilisateurs, dans un contexte où de nombreux mineurs et très jeunes adultes y ont recours, fait l'objet d'un examen par un groupe de travail, en vue d'éventuelles mesures correctrices.