Le constructeur Toyota a déposé un dossier auprès de la Federal Aviation Administration (FAA) pour explorer un concept de drone intégré à ses véhicules tout-terrain.

Ce "copilote" aérien fournirait en temps réel une vue des obstacles, améliorant la sécurité et la navigation sur les terrains difficiles. Bien que le projet soit exploratoire, il s'inscrit dans un contexte de refonte de la réglementation américaine sur les drones.

L'objectif n'est pas de lancer une nouvelle flotte de taxis volants, mais bien d'explorer une technologie plus terre-à-terre, ou presque : un système de petit drone conçu pour assister les conducteurs de véhicules tout-terrain.

Pourquoi les constructeurs regardent-ils vers le ciel ?

L'industrie automobile commence à percevoir les drones non plus seulement comme des outils de livraison, mais comme de véritables assistants à la conduite. Pour Toyota, qui a déjà massivement investi dans les taxis aériens de Joby Aviation, ce concept de drone-éclaireur répond à une problématique très concrète : la sécurité dans des environnements où l'homme est vulnérable. L'idée est de pallier les limites des véhicules terrestres.

Toyota 4x4

À mesure que la technologie des drones devient plus accessible et que la réglementation s'assouplit, les constructeurs y voient une solution pour surmonter des défis que quatre roues ne peuvent résoudre seules. Dans des conditions difficiles, sortir du véhicule pour inspecter le terrain peut être risqué. Un drone offre une vue d'ensemble sans exposer le conducteur au danger.

Un copilote volant, comment ça marcherait ?

Le document déposé auprès de la FAA décrit un système visant à "améliorer la conscience situationnelle" du conducteur. Le drone fonctionnerait comme un éclaireur, volant à proximité du véhicule pour retransmettre des images en direct des environs. Il pourrait identifier les dangers potentiels situés devant, sur les côtés, et même sous le châssis.

Toyota 4x4 02.

Cette capacité de reconnaissance permettrait de planifier des itinéraires plus sûrs et d'optimiser les manœuvres. La plupart des vols se feraient à basse altitude, mais le drone pourrait également s'élever au-dessus de la cime des arbres pour offrir une vue panoramique, aidant le conducteur à s'orienter ou à évaluer la topographie générale. Au-delà des loisirs, des équipes de recherche et de sauvetage ou des opérations militaires pourraient bénéficier d'une telle technologie.

Un projet suspendu à la réglementation ?

Le timing de cette initiative n'est pas anodin. Toyota dépose son dossier alors que la réglementation américaine sur les drones est en pleine mutation. Le département des Transports a récemment proposé de nouvelles règles pour les vols Beyond Visual Line of Sight (BVLOS), c'est-à-dire au-delà du champ de vision direct du pilote. Cette évolution est cruciale pour déverrouiller de nombreuses applications commerciales, y compris automobiles.

En citant explicitement ces propositions dans son dossier, Toyota montre qu'il se positionne pour exploiter ce futur cadre réglementaire. Cependant, le constructeur calme le jeu. Un porte-parole a précisé qu'il s'agissait d'une simple exploration technologique et qu'aucun plan de produit n'était annoncé pour le moment.

Cette démarche s'apparente donc plus à un sondage réglementaire qu'à l'annonce d'un futur équipement de série. L'idée d'un drone éclaireur intégré à un 4x4 reste pour l'instant un concept intrigant qui soulève encore un certain nombre de questions techniques et réglementaires. Reste à voir si cette vision audacieuse prendra son envol ou si elle restera dans les cartons des ingénieurs de Toyota.