Derrière cette initiative, il y a une vraie volonté d'Ubisoft d'accélérer sa mue. On parle d'un besoin de sang neuf, d'une envie de dynamiser ses franchises les plus rentables. Et avec Tencent dans la danse, le message est clair : étendre l'empire de ces jeux, les rendre indémodables et présents sur toutes les plateformes imaginables. C'est audacieux, c'est ambitieux, et ça montre bien qu'Ubisoft ne compte pas rester les bras croisés face à un marché du jeu vidéo qui évolue très rapidement.
Mais qui sont donc ces deux hommes à la barre de ce vaisseau ?
D'un côté, on a l'expérience pure et dure. Christophe Derennes, c'est 35 ans de maison, un pilier d'Ubisoft. Il a mené d'une main de maître le mythique studio de Montréal et a tenu les rênes de l'Amérique du Nord. Son savoir-faire opérationnel, sa connaissance des coulisses de la production, c'est une valeur sûre. De l'autre, Charlie Guillemot, le nom qui fait parler. Mais au-delà de la filiation, il apporte une vraie patte d'entrepreneur. Il a déjà dirigé Owlient, le studio mobile d'Ubisoft, puis a volé de ses propres ailes pour cofonder Unagi, une société orientée Web3 et IA, avant de retrouver le nid. Ce parcours un peu hors des sentiers battus lui offre une vision affûtée des tendances et des envies des joueurs. Ensemble, ils devront tracer la route pour ces marques, créer l'environnement idéal pour que les équipes se dépassent, et surtout, garder les joueurs au centre de chaque décision.
Le spectre du népotisme : comment Ubisoft gère la polémique ?
Évidemment, la nomination de Charlie Guillemot n'a pas manqué de faire grincer quelques dents et de relancer le débat sur le népotisme. Un sujet épineux, vous en conviendrez. Mais Charlie, lui, a joué la carte de la franchise, sans détour. « Oui, je suis le fils d'Yves. Je ne m'en cache pas, » a-t-il affirmé sans ambages à Variety. « Mais ma nomination, ce n'est pas qu'une histoire de liens familiaux ; c'est avant tout ce dont Ubisoft a besoin, là, maintenant. » Il a mis en avant son bagage, ses dix années à la tête d'équipes et de marques, que ce soit chez Ubisoft ou ailleurs. Il a même rappelé avoir fait le choix de prendre ses distances pour « apprendre et grandir ailleurs », une expérience qui, d'après lui, valide pleinement sa légitimité.
Pour Charlie, ce qui compte par-dessus tout, c'est le travail qui l'attend, l'énergie qu'il va injecter, et sa capacité à s'appuyer sur l'incroyable expertise déjà présente en interne. Il se voit comme un maillon, un soutien, quelqu'un qui est là pour créer les conditions optimales pour que chacun puisse donner le meilleur de soi-même. Une déclaration forte, qui tente de couper court aux rumeurs et d'affirmer une détermination sans faille. Il est là pour l'innovation, et il veut que ça se sache.
Quel avenir pour les franchises emblématiques comme Assassin's Creed et Far Cry ?
Cette nouvelle structure et cette double casquette à la direction sont clairement là pour donner un coup de fouet aux licences phares d'Ubisoft. L'idée, c'est de leur offrir plus de liberté, plus d'autonomie pour qu'elles puissent s'épanouir pleinement, tenter de nouvelles pistes créatives et répondre encore mieux aux attentes des joueurs. L'arrivée de Tencent n'est pas juste une question d'argent : c'est une porte ouverte sur de nouveaux horizons, notamment sur les marchés asiatiques et le mobile, renforçant ainsi l'influence mondiale de ces franchises.
Le but ultime, c'est de transformer Assassin's Creed, Far Cry et Rainbow Six en des univers de jeux encore plus riches, plus immersifs et capables de tenir en haleine des millions de fans sur la durée. C'est un pari risqué, certes, mais indispensable pour Ubisoft dans cette arène ultra-compétitive. L'union des forces entre la sagesse de Derennes et le regard neuf de Charlie Guillemot pourrait bien être la recette secrète pour une réussite éclatante.
Foire Aux Questions (FAQ)
Pourquoi Ubisoft a-t-il créé cette nouvelle filiale ?
Ubisoft a mis sur pied cette filiale pour booster sa transformation, centraliser la gestion de ses franchises phares (Assassin’s Creed, Far Cry, Tom Clancy’s Rainbow Six) et profiter de l'investissement de Tencent pour étendre leur influence et leur développement.
Quel est le rôle de Tencent dans cette nouvelle entité ?
Tencent a injecté 1,16 milliard d'euros pour prendre une part minoritaire dans la filiale. Cependant, cette dernière reste entièrement sous le contrôle et la consolidation d'Ubisoft. Cet investissement vise à soutenir l'expansion des écosystèmes des jeux vedettes d'Ubisoft.
Charlie Guillemot a-t-il abordé les accusations de népotisme ?
Oui, Charlie Guillemot a clairement reconnu être le fils d'Yves Guillemot. Mais il a insisté sur le fait que sa nomination reposait sur son expérience diversifiée (y compris en dehors d'Ubisoft) et sur ce dont l'entreprise "avait besoin à ce moment précis" pour aller de l'avant.