C'est par un message virulent publié sur le réseau social X que l'administration Trump a durci le ton face à l'Union européenne. Le Bureau du représentant américain au Commerce (United States Trade Representative ; USTR) accuse l'UE et certains de ses États membres de mener une politique discriminatoire à l'encontre des entreprises technologiques américaines.

Quelle est la nature des accusations américaines ?

L'USTR dénonce " une approche discriminatoire et un harcèlement avec des procès, impôts, amendes et directives visant les fournisseurs américains de services ".

Washington estime que ses entreprises, qui fournissent des services à des millions de citoyens européens et investissent massivement en Europe, sont injustement ciblées. Les officiels américains se plaignent d'années de dialogue sans engagement significatif de la part de l'UE pour répondre à leurs préoccupations.

Cette frustration a été exacerbée par des décisions récentes, comme l'amende de 120 millions d'euros infligée début décembre à X pour non-respect du Digital Services Act (DSA).

En parallèle, des enquêtes continuent de viser d'autres géants tels que Google, Amazon et Meta, s'ajoutant aux milliards d'euros de pénalités déjà imposées ces dernières années pour une violation des règles sur la concurrence ou la confidentialité des données.

Comment les États-Unis comptent-ils riposter ?

La menace est désormais explicite. L'USTR a prévenu que si l'UE persistait, les États-Unis n'auraient " d'autre choix que d’utiliser tous les outils à disposition pour contrer ces mesures déraisonnables ". Le communiqué précise que la loi américaine autorise " la mise en place de droits d’entrée ou de restrictions aux services étrangers, parmi d’autres possibilités ".

Pour ne laisser aucune place au doute, la publication nomme directement des entreprises européennes qui pourraient être visées. La liste* comprend les groupes allemands SAP et Siemens, la licorne française de l'IA Mistral, le géant suédois du streaming Spotify, ainsi que des sociétés de services comme Accenture, Capgemini et Publicis.

L'avertissement s'étend également à " d'autres pays qui envisagent une stratégie similaire à celle l'UE ".

Une réaction européenne avec du sang-froid

Cette escalade verbale s'inscrit dans un climat de relations transatlantiques déjà dégradées sous l'administration Trump. La régulation numérique est perçue par la Maison-Blanche comme une entrave à l'innovation et un échec européen.

Un porte-parole de la Commission européenne a réaffirmé que les règles de l'UE s'appliquent équitablement à toutes les entreprises opérant sur son territoire, sans discrimination. Il a ajouté que l'UE poursuivra son dialogue avec les États-Unis concernant la mise en œuvre de leur accord commercial.

* Accenture, Amadeus, Capgemini, DHL, Mistral, Publicis, SAP, Siemens, Spotify.