En parallèle de l'essor des voitures électriques, c'est celui des véhicules autonomes qui se profile pour l'industrie automobile et les concepts présentés par les constructeurs font tous plus ou moins de place à cette évolution, qu'elle concerne le véhicule individuel ou la voiture en autopartage.

Ils apporteront plus de sécurité, sauront échanger des informations avec les autres véhicules et l'infrastructure et prendront soin du conducteur et des passagers. Mais pour cela, les voitures autonomes auront besoin de nombreux capteurs (radar, capteur LiDAR, caméras, capteurs ultrasons...), d'une forte puissance de traitement et de connexions san fil très rapides.

Autant d'éléments qui multiplieront les émissions de gaz à effet de serre et rendront ce type de véhicule très polluant. C'est du moins la conclusion des travaux de deux chercheuses du MIT (Massachussetts Institute of Technology) publiée dans la revue IEEE Micro.

Beaucoup de puissance de calcul, beaucoup d'émissions de GES

Selon leurs modélisations, qui intègrent plusieurs paramètres comme le temps de conduite, la puissance de calcul individuelle et l'énergie nécessaire au bon fonctionnement des voitures autonomes, et en supposant qu'elles seront capables de conduite de catégorie 4 ou 5 (sans intervention du conducteur), la puissance de calcul totale nécessaire sera comparable ou même supérieure à celle de tous les datacenters actuellement.

Chine voiture autonome

Un milliard de véhicules autonomes circulant une heure par jour en moyenne et consommant une puissance de 0,84 kW seraient dans ces conditions aussi émetteurs de gaz à effet de serre que l'ensemble des datacenters du monde.

Derrière cet effet d'annonce se cachent beaucoup d'hypothèses sur l'évolution du marché automobile et de la production d'énergie qui restent à confirmer dans les faits.

Pour éviter une multiplication des émissions de gaz à effet de serre alors que l'on cherche à les abaisser pour freiner le réchauffement climatique, il va falloir travailler sur de multiples aspects, de l'utilisation des énergies vertes à l'amélioration de l'efficacité énergétique des composants en passant par la limitation de la consommation d'énergie par les véhicules autonomes.

La voiture doit-elle rester un objet personnel ?

Il y a donc une réflexion globale à mener pour éviter un emballement des émissions de gaz à effet de serre provoqué par l'amélioration des capacités des véhicules autonomes et leur multiplication sur les routes.

Ces réflexions et calculs théoriques restent appuyés sur le modèle classique de la voiture individuelle mais plusieurs constructeurs planchent sur des concepts de véhicules qui ne seraient plus détenus par les particuliers mais mis à disposition, avec tout un système de pilotage automatique et d'harmonisation de la fluidité du trafic.

Cela demandera un véritable changement de paradigme avec un idée de véhicule "as a service" plutôt qu'en possession directe qui ne pourra sans doute être envisagé que d'ici une à deux générations, le temps de se faire à l'idée que la voiture ne sera plus forcément un objet éminemment personnel.