L'acquisition d'un véhicule électrique peut être aidée par des aides d'Etat qui réduisent de quelques milliers d'euros le prix d'achat. Toutefois, ces subventions finissent par profiter principalement à des modèles d'origine étrangère, souvent moins onéreux que les voitures produites en Europe et finalement privilégiées par les consommateurs.

Et pendant que les véhicules électriques chinois et américains envahissent les marchés européens, les modèles produits en Europe voient leurs ventes freinées dans les autres régions du monde du fait de mesures protectionnistes.

Dès lors, la question de la mise en place d'un bonus écologique spécifique aux modèles produits en Europe peut se poser, en réponse aux dispositifs mis en place outre-Atlantique et ailleurs.

C'est en tous les cas une piste étudiée pour donner le temps à l'industrie automobile européenne de se mettre en place et surtout à niveau avec des moyens de production à grande échelle et des approvisionnements permettant de faire baisser les prix.

Une préférence européenne pour ne pas disparaître

Ce bonus pourrait s'ajouter aux 5000 € (ou 7000 € selon conditions de ressources) s'appliquant à tous les véhicules électriques de moins de 47 000 €. La réflexion sur sur mise en place est accélérée par la guerre des prix déclenchée depuis fin 2022 dans le secteur.

Le constructeur américain Tesla a considérablement baissé le prix de ses véhicules, préférant préserver ses volumes plutôt que ses marges, ce qui n'est pas sans inquiéter ses actionnaires...ni énerver ses acheteurs d'ici il y a quelques mois qui ont payé leur voiture bien plus cher.

voiture électrique recharge michael-fousert-unsplash

Depuis, d'autres constructeurs commencent à suivre le mouvement. La question de véhicules made in Europe se pose aussi dans le cadre du projet de leasing social à 100 € / mois que souhaiterait mettre en place le gouvernement français.

Or, le prix des voitures électriques reste un frein majeur à l'acquisition, en France et ailleurs, devant d'autres préoccupations comme les infrastructures ou le prix de l'électricité.

Protéger le marché européen et ses acteurs

Actuellement, aucun véhicule produit en Europe n'a un tarif suffisamment bas pour pouvoir entrer dans ce programme qui reviendrait alors à subventionner l'entrée de gamme de marques étrangères.

Il faudrait alors ruser en se tournant vers les véhicules électriques d'occasion ou la récupération de flottes d'entreprise.

L'idée même d'instaurer une préférence aux véhicules électriques européens heurte certains restant attachés à l'idée de la globalisation et du libre échange, à l'heure où ces principes sont malmenés par les mesures de protection des marchés locaux en montant, comme dans le secteur des semiconducteurs, la fragilité de ces principes dans le contexte de tensions géopolitiques de plus en plus fortes.