Les ventes de véhicules électriques progressent en Europe mais pas assez vite dans le cadre de l'arrêt des ventes de thermiques neufs d'ici 2035, comme prévu par la Commission européenne.

En France, le segment de l'électrique est malmené par la réduction des incitations financières à l'achat et des dispositifs pour en faciliter l'accès pour les ménages les plus fragiles.

Sur ce marché hautement perfusé aux subventions publiques, toute réduction du financement initial se paie directement par une chute des ventes mais n'explique pas totalement le manque d'intérêt pour les véhicules électriques.

Ce n'est pas qu'une question de prix

Un sondage Ifop pour La Centrale et diffusé par Le Figaro pointe des résistances allant au-delà de la question du prix. Ainsi, seuls 13% des Français se disent prêts à choisir un véhicule électrique s'il était au même prix que son équivalent thermique, et 24% l'achèteraient sans doute dans les années qui suivent.

Mais pour trois quarts des sondés, pas question de sauter le pas même avec des tarifs plus avantageux. La multiplication de l'offre de voitures électriques observée en 2024 n'a pas généré d'effet de demande supplémentaire malgré un choix plus vaste et étalé sur différents segments de prix.

De même, le véhicule électrique d'occasion suscite toujours de la méfiance, avec des questionnements sur le prix du remplacement de la batterie, son état ou sa durée de vie, même si la consultation des annonces relatives à ces véhicules a explosé.

Le changement...ce n'est pas maintenant

Car selon les experts, le vrai défi de la transition vers la voiture électrique serait tout simplement la résistance au changement, comme pour beaucoup d'innovations technologiques.

Si les jeunes adultes et les catégories aisées (et particulièrement les Franciliens, révèle le sondage Ifop) sont plus séduits par les véhicules électriques, pour la grande majorité de la population, les véhicules hybrides représentent, au moins dans le contexte actuel, le meilleur compromis, constituant un entre-deux rassurant.

De fait, il n'y a pas de formule magique pour accélérer la situation, en dehors de progrès techniques qui rassureraient sur des points comme le prix, l'autonomie et la durée de vie ou le coût d'entretien des véhicules, et d'une rythme d'adoption qui finira par imposer ce choix.

A voir maintenant si la croissance des ventes de voitures électriques se poursuivra malgré tout jusqu'au point de bascule d'une adoption de masse. Il faudrait pour cela que les signaux économiques et politiques soient plus francs.

Source : Le Figaro