En novembre 2025, le marché automobile français a vu les immatriculations de véhicules 100% électriques atteindre un record inédit de 26%. Cette performance spectaculaire, portée par des incitations gouvernementales, contraste fortement avec la morosité générale du secteur, qui affiche une baisse globale sur l'année. Un signal fort pour la transition énergétique.
Les chiffres de novembre 2025 révèlent une dynamique à deux vitesses. D'un côté, le marché global des véhicules particuliers ne parvient pas à se redresser, affichant un léger recul de 0,29% par rapport à l'année précédente.
Sur les onze premiers mois, la tendance est encore plus marquée avec une baisse de près de 5%. Ce contexte morose rend la performance des motorisations électriques d'autant plus remarquable.
Une progression spectaculaire tirée par les aides
Le fait marquant du mois est sans conteste le nouveau record atteint par les voitures électriques. Pour la première fois, elles ont représenté 26% des immatriculations en France, dépassant le seuil symbolique du quart des ventes.
Cette croissance de 47% sur le mois de novembre est la conséquence directe des différents dispositifs de soutien mis en place par le gouvernement.
Le bonus écologique, récemment augmenté, et la relance du dispositif du leasing social ont massivement encouragé les particuliers à franchir le pas, avec une hausse de 40% sur ce canal.
Les flottes d'entreprises, poussées par des obligations légales comme la loi LOM, ne sont pas en reste et affichent une croissance impressionnante de 78%.
Des dynamiques contrastées entre les constructeurs
Cette transition rapide ne profite pas à tous les acteurs de la même manière. Le groupe Stellantis, par exemple, accuse un recul de 5,5%, plombé par les difficultés de plusieurs de ses marques comme Peugeot ou DS.
La situation est bien différente pour le groupe Renault, qui enregistre une hausse de 4%, principalement grâce à la performance de la marque au losange.
Le succès de Renault est largement incarné par ses nouveaux modèles. La Renault Clio reste la voiture la plus vendue en France, mais c'est surtout la Renault 5 qui s'impose comme la reine du segment électrique. Elle devance ainsi ses principaux concurrents, y compris les modèles de la marque Tesla, affirmant sa position de leader.
Quel avenir pour un marché sous perfusion ?
Si cette impressionnante part de marché conquise par l'électrique est une excellente nouvelle pour la décarbonation du parc automobile, elle soulève des questions sur la pérennité du modèle.
La forte dépendance aux aides publiques fragilise cet élan. Que se passera-t-il lorsque ces incitations seront réduites ou supprimées ?
Cette question est d'autant plus cruciale que les constructeurs européens continuent de faire pression pour assouplir l'échéance de 2035, qui doit marquer la fin des ventes de véhicules thermiques neufs.
Les chiffres de commandes d'octobre, en hausse de 17%, offrent une lueur d'espoir pour début 2026, mais l'incertitude demeure quant à la solidité d'un marché qui n'a pas encore trouvé son équilibre organique.