C'est un paradoxe qui redessine le marché automobile américain. Alors que les ventes de véhicules électriques neufs marquent le pas, le secteur de l'occasion est en pleine explosion.

Les chiffres de Cox Automotive sont équivoques: non seulement les véhicules électriques d'occasion se vendent plus vite que leurs homologues à essence (36 jours en moyenne contre 42), mais leurs prix ont chuté au point de quasi atteindre la parité. 

Pourquoi le marché de l'occasion est-il si attractif maintenant ?

Plusieurs facteurs expliquent cette dynamique. Le premier est une offre soudainement abondante, alimentée par l'arrivée massive sur le marché de modèles de 2022 en fin de contrat de leasing de trois ans. Surtout, la forte dépréciation des VE neufs, nourrie par la crainte des consommateurs de voir la technologie rapidement évoluer, rend les modèles récents particulièrement attractifs.



En août, le prix moyen d'un véhicule électrique d'occasion s'établissait à 34 700 dollars, un tarif presque identique à celui d'un modèle thermique. La différence majeure ? L'âge moyen des véhicules : deux à trois ans pour un électrique, contre six à sept ans pour un essence. C'est donc une voiture plus moderne, mieux équipée, pour un prix similaire.

Les craintes sur la fiabilité et la batterie sont-elles justifiées ?

Longtemps perçues comme un point faible, les batteries des véhicules électriques se révèlent en réalité plus durables que prévu, et sont généralement garanties au moins huit ans ou 160 000 km aux États-Unis. La fiabilité globale des VE est également un atout : sans vidange, sans bougies ni radiateur, l'entretien courant est considérablement réduit par rapport à un moteur thermique.



Cette confiance grandissante se traduit par des situations où l'électrique d'occasion devient même moins cher que son équivalent essence. Un Toyota bZ4X de 2023 se négocie en moyenne 6 600 dollars de moins qu'un Toyota Rav4 thermique du même âge, tout en offrant de meilleures accélérations et des équipements plus modernes.

Quel est l'impact de ce boom sur l'adoption des VE ?

Ce marché de l'occasion en pleine expansion pourrait bien être le véritable cheval de Troie de la mobilité électrique. En rendant les VE financièrement accessibles à un plus grand nombre, il normalise une technologie souvent perçue comme un "jouet pour riches".



Un effet de réseau se met également en place : chaque nouveau propriétaire d'un VE d'occasion devient un ambassadeur qui démystifie la technologie auprès de son entourage. Les principales préoccupations, comme l'accès à la recharge ou la durée de vie de la batterie, trouvent des réponses concrètes. À terme, les experts prévoient que le volume des ventes d'occasion dépassera celui du neuf, ce qui créera un point de bascule : l'adoption des VE sera alors perçue comme un investissement sûr, avec une valeur de revente solide.

Foire Aux Questions (FAQ)

La dépréciation des VE va-t-elle rester aussi forte ?

Probablement pas. À mesure que les consommateurs réaliseront que les batteries sont durables et que les technologies ne deviennent pas obsolètes aussi vite qu'ils le craignaient, la courbe de dépréciation devrait se tasser et se rapprocher de celle des véhicules thermiques.

La batterie d'un VE d'occasion est-elle encore fiable ?

Oui, dans la grande majorité des cas. Un véhicule de trois ans a encore au moins cinq ans de garantie sur sa batterie. De plus, des services comme Recurrent permettent d'obtenir des rapports détaillés sur l'état de santé de la batterie d'un véhicule d'occasion avant l'achat.

Est-ce que tous les VE d'occasion sont moins chers que leurs équivalents thermiques ?

Pas encore tous, mais la tendance est claire pour de nombreux modèles grand public. Des véhicules comme le Chevrolet Bolt, le Toyota bZ4X ou le Subaru Solterra se trouvent déjà à des tarifs inférieurs à leurs équivalents essence de même année, un phénomène qui devrait s'étendre à d'autres modèles à mesure que l'offre sur le marché de l'occasion augmentera.