Le vélo électrique a conquis les villes, mais son succès a un revers de médaille : il a créé une nouvelle cible de choix pour les voleurs. Plus discrets et plus rentables que le vol d'un vélo complet, les vols de batteries se multiplient, laissant les propriétaires démunis face à un préjudice qui peut rapidement dépasser le millier d'euros.
Le phénomène, particulièrement visible à Bruxelles, pointe du doigt les failles de sécurité des équipements actuels et l'urgence de trouver des parades efficaces.
Pourquoi ce phénomène prend-il une telle ampleur ?
La raison est avant tout économique. Une batterie de vélo électrique représente une part importante du coût total de l'engin, avec une valeur marchande allant de 650 à 1 100 euros. Compacte, facile à transporter et souvent compatible avec de nombreux modèles, elle est une proie idéale pour un recel rapide.
Les voleurs, de plus en plus organisés, parviennent à forcer les serrures, même les plus robustes, sans laisser de traces sur le cadre. Le problème est d'autant plus difficile à quantifier que les statistiques policières ne recensent que les vols de vélos complets, rendant le vol de batteries invisible dans les chiffres officiels.
Quelles sont les solutions proposées par les associations ?
Face à l'inaction des fabricants, les associations de cyclistes, comme l'ASBL Avello, montent au créneau. Elles ont récemment soumis plusieurs propositions au niveau fédéral pour structurer la lutte contre ce fléau. La mesure phare serait de permettre l'enregistrement du numéro de série de chaque batterie sur la plateforme MyBike. Cela permettrait non seulement de déclarer officiellement le vol, mais aussi de vérifier l'origine d'une batterie d'occasion avant un achat. D'autres demandes incluent :
- La possibilité de déclarer un vol de batterie en ligne, comme pour un vélo.
- La création d'une unité de police dédiée et dotée de moyens spécifiques pour lutter contre ce type de trafic.
Comment se protéger efficacement au quotidien ?
En attendant des solutions structurelles, la meilleure défense reste la prudence. Les professionnels et les associations sont unanimes : le seul moyen véritablement efficace est de retirer systématiquement sa batterie lorsque l'on gare son vélo en extérieur, même pour un arrêt de quelques minutes.
Si ce geste est contraignant, il reste la parade la plus sûre. Pour ceux qui cherchent une protection supplémentaire, quelques astuces peuvent aider à sécuriser la batterie : la graver, la peindre pour la rendre unique et moins revendable, ou encore utiliser des colliers de serrage (colsons) pour compliquer son extraction. Cette dernière méthode a toutefois un inconvénient majeur : elle oblige à recharger la batterie directement sur le vélo.
Foire Aux Questions (FAQ)
Pourquoi les voleurs ciblent-ils les batteries plutôt que le vélo entier ?
La batterie est plus discrète à transporter, se revend très facilement sur le marché noir et représente une part importante de la valeur du vélo. Le risque est également moindre pour les voleurs, car le recel d'une simple pièce est plus difficile à tracer que celui d'un vélo complet, souvent enregistré.
Les serrures fournies par les fabricants sont-elles inutiles ?
Elles ne sont pas infaillibles. Elles peuvent dissuader un voleur opportuniste, mais des malfaiteurs équipés et expérimentés parviennent à les forcer, parfois sans même endommager le cadre. Elles ne doivent donc pas être considérées comme une protection suffisante.
Quand l'enregistrement du numéro de série des batteries sera-t-il obligatoire ?
Selon les associations de cyclistes, l'obligation pour les fabricants d'apposer un numéro de série unique sur chaque batterie devrait entrer en vigueur à partir de 2029. Cette mesure est très attendue pour faciliter la traçabilité et lutter contre le marché de l'occasion frauduleux.