Un jeune ingénieur a orchestré un "déni de service distribué" physique en faisant converger 50 véhicules autonomes Waymo vers une impasse de San Francisco.
Cette farce, virale sur les réseaux sociaux, a mis en lumière les vulnérabilités de cette technologie face à des actions humaines coordonnées, forçant l'entreprise à suspendre temporairement son service dans la zone pour contenir ce ballet chaotique de voitures sans conducteur.
Au cœur de San Francisco, des dizaines de robotaxis Waymo se sont retrouvés paralysés, tournant en rond dans une scène digne d'une comédie. L'opération, baptisée le "premier DDoS Waymo au monde" par son instigateur, n'était pas une cyberattaque classique, mais une manipulation bien réelle de la logistique du service. Elle illustre comment des actions coordonnées peuvent facilement mettre en difficulté des systèmes automatisés sophistiqués.
Le mode d'emploi d'une attaque DDoS physique
Le concept de "DDoS" (Distributed Denial of Service) désigne habituellement une attaque informatique visant à submerger un serveur de requêtes pour le rendre inaccessible.
Ici, le principe a été transposé dans le monde physique. L'organisateur, Riley Walz, a rassemblé une cinquantaine de personnes dans la plus longue rue sans issue de la ville. Au crépuscule, tous ont commandé un véhicule Waymo simultanément vers ce même point de rendez-vous, créant une attaque DDoS physique en bonne et due forme.
The plan? At dusk, 50 people went to San Francisco's longest dead-end street and all ordered a Waymo at the same time.
— Riley Walz (@rtwlz) October 12, 2025
The world's first: WAYMO DDOS pic.twitter.com/DEDH0tdMKP
Les voitures autonomes sont arrivées en essaim, découvrant une absence totale de passagers. Après une dizaine de minutes d'attente et de manœuvres confuses, les véhicules sont repartis, facturant à chaque participant des frais de non-présentation de 5 dollars. L'incident, bien que sans danger, a provoqué une saturation localisée du réseau Waymo.
Un farceur en série face à une réponse mesurée
Derrière cette opération se cache Riley Walz, un ingénieur logiciel de 23 ans connu pour ses "coups" technologiques. Il n'en est pas à son premier fait d'armes, ayant déjà créé un site éphémère permettant de suivre les agents de stationnement de la ville ou encore piraté la playlist Spotify d'un homme politique. Loin d'une démarche malveillante, son action visait à tester les limites du système de manière ludique.
Credit : Riley Walz
La réaction de Waymo, filiale de Google/Alphabet, a été saluée pour son efficacité. Face à l'afflux anormal de demandes et de véhicules, l'entreprise a rapidement désactivé toutes les courses dans un périmètre de deux pâtés de maisons jusqu'au lendemain matin.
Cette réponse rapide a permis de contenir le chaos et d'éviter une escalade, démontrant une capacité de résilience face à un scénario probablement non anticipé.
Au-delà de la blague, un symptôme des tensions technologiques
Si la farce de Riley Walz prête à sourire, elle s'inscrit dans un contexte plus large de tensions entre les entreprises de la tech et certains habitants de San Francisco. La conduite autonome de Waymo est régulièrement la cible de protestations bien plus revendicatives.
Le collectif "Safe Street Rebel", par exemple, a mené des actions consistant à immobiliser les voitures en plaçant un simple cône de signalisation sur leur capot, une manœuvre qui bloque leurs capteurs.
Plus grave encore, des manifestants ont déjà utilisé des robotaxis comme barricades improvisées lors d'affrontements avec la police. Chaque incident, qu'il soit une simple blague ou un acte de désobéissance civile, sert de "baptême du feu" pour ces flottes autonomes.
Il soulève des questions fondamentales sur leur sécurité, leur robustesse face à la malveillance humaine et, finalement, sur la confiance que le public est prêt à leur accorder pour façonner le transport de demain.