Le chiffre a de quoi faire sursauter : selon des données récentes, la base d’utilisateurs de Windows aurait fondu de 400 millions en à peine trois ans. Pour un système d’exploitation qui règne depuis des décennies sur le marché mondial du PC, cette érosion interpelle.
Que se cache-t-il derrière ce recul massif ? Simple effet de mode, conséquence de choix stratégiques ou signe d’une mutation profonde du secteur ? Décryptage d’un phénomène qui secoue l’écosystème Microsoft et pourrait bien rebattre les cartes du numérique.
Une chute brutale et silencieuse du nombre d’utilisateurs
Entre 2021 et 2024, le nombre d’appareils actifs sous Windows serait passé de 1,4 milliard à environ 1 milliard. Ce recul, mis en lumière par des analyses croisées de rapports Microsoft, n’a pas été officiellement commenté par l’éditeur.
Pourtant, les chiffres sont là, implacables. La question se pose : où sont passés ces 400 millions d’utilisateurs ? Plusieurs pistes émergent. D’abord, la fin du support de Windows 7 et Windows 8 a poussé de nombreux utilisateurs à abandonner des machines jugées obsolètes, sans forcément les remplacer.
Ensuite, la crise du marché du PC post-pandémie a freiné le renouvellement du parc informatique, avec des ventes en net repli depuis 2022. Enfin, la montée en puissance des alternatives – Mac, ChromeOS, Linux, sans oublier les usages mobiles – a fragmenté l’écosystème. Le monopole de Microsoft sur le poste de travail n’est plus aussi écrasant qu’auparavant.
Les raisons du recul : entre obsolescence et nouveaux usages
La disparition de centaines de millions de PC Windows ne s’explique pas par une seule cause. D’un côté, l’obsolescence accélérée des machines, combinée à la politique de support limitée de Microsoft, a condamné de nombreux ordinateurs plus anciens à l’inactivité.
Les utilisateurs qui n’ont pas migré vers Windows 10 ou 11 se retrouvent avec des appareils non sécurisés, souvent mis au rebut ou recyclés. De l’autre, les habitudes numériques évoluent rapidement. Le smartphone s’est imposé comme l’outil principal du quotidien, reléguant l’ordinateur à un usage plus occasionnel.
Les entreprises, elles aussi, rationalisent leur parc, misant davantage sur le cloud et la virtualisation. Résultat : le besoin d’un PC Windows pour chaque salarié s’amenuise, au profit de solutions partagées ou dématérialisées. Cette mutation structurelle du marché du PC ne fait que commencer.
Quel avenir pour Windows face à la concurrence et aux mutations du marché ?
Face à cette érosion, Microsoft doit repenser sa stratégie. L’éditeur mise désormais sur l’intégration de l’intelligence artificielle, la convergence avec le cloud et l’écosystème Copilot+ pour relancer l’intérêt autour de Windows.
Mais la concurrence s’organise. Apple séduit de plus en plus d’utilisateurs avec ses Mac équipés de puces ARM, tandis que Google pousse Chrome OS dans l’éducation et les entreprises. Même Linux gagne du terrain auprès des profils techniques.
Le défi est de taille : comment garder Windows attractif dans un monde où la notion même de PC évolue ? L’avenir du système passera sans doute par une adaptation aux nouveaux usages, une meilleure prise en compte de la diversité des appareils et une offre logicielle renouvelée.
Les prochains mois seront décisifs pour savoir si Windows peut inverser la tendance ou s’il devra composer avec une place moins centrale dans le paysage numérique.