La planète finance retient son souffle : Tesla, géant de l’automobile électrique, envisage de faire participer ses actionnaires à une décision qui pourrait redéfinir son avenir. Elon Musk, jamais à court d’idées, propose un vote pour permettre à Tesla d’investir dans xAI, sa société spécialisée dans l’intelligence artificielle.
Cette annonce, qui fait déjà couler beaucoup d’encre, soulève autant d’enthousiasme que d’interrogations. Pourquoi ce choix, et quels enjeux se cachent derrière cette manœuvre audacieuse ? Les actionnaires, habitués aux coups d’éclat du patron visionnaire, se retrouvent face à une décision qui pourrait impacter durablement la trajectoire du groupe.
Un vote inédit pour un investissement stratégique
Elon Musk ne fait jamais rien comme les autres. Cette fois, il propose aux actionnaires de Tesla de se prononcer sur une éventuelle prise de participation dans xAI.
L’idée ? Offrir à la communauté d’investisseurs la possibilité de soutenir directement une entreprise d’IA qui pourrait, à terme, renforcer la position de Tesla dans la course technologique.
Ce procédé, inhabituel pour une entreprise de cette envergure, témoigne d’une volonté d’impliquer davantage les actionnaires dans les choix stratégiques. La question posée n’est pas anodine : faut-il injecter des fonds dans une structure externe, même si elle est dirigée par le fondateur charismatique du groupe ?
Des liens étroits mais pas de fusion annoncée
Face aux rumeurs persistantes sur une possible fusion entre Tesla et xAI, Elon Musk a tenu à clarifier la situation. Il a affirmé qu’aucune fusion n’était à l’ordre du jour, mais que l’idée d’un investissement restait sur la table, à condition que les actionnaires donnent leur feu vert.
Cette précision vise à rassurer ceux qui craignaient une dilution de l’identité de Tesla ou une prise de risque excessive. Musk insiste sur la complémentarité entre les deux entités : d’un côté, Tesla, pionnier de la mobilité électrique et de l’autonomie ; de l’autre, xAI, laboratoire d’innovations en intelligence artificielle.
Ensemble, ces deux mondes pourraient créer des synergies inédites, sans pour autant perdre leur indépendance. C'est aussi un bon moyen d'éviter d'attirer l'attention des régulateurs comme le ferait une fusion, avec un feu vert qui ne serait donné qu'avec des contreparties lourdes pour éviter l'émergence d'une position dominante.
Des enjeux financiers et technologiques majeurs
L’enjeu dépasse le simple cadre d’un investissement financier. En misant sur xAI, Tesla pourrait accélérer le développement de technologies avancées, notamment dans l’autonomie des véhicules et l’optimisation de ses systèmes logiciels.
Mais ce pari comporte aussi des risques : la volatilité du secteur de l’IA, la concurrence féroce et les incertitudes réglementaires pèsent dans la balance. Les actionnaires devront donc peser le pour et le contre avant de se prononcer.
xAI a déjà fusionné avec le réseau social X qui lui fournit les masses de données personnelles nécessaires pour alimenter l'intelligence artificielle Grok et SpaceX, autre entreprise d'Elon Musk, aurait déjà investi 2 milliards de dollars dans xAI.
Fusionner Tesla et xAI ne manquerait pas de poser beaucoup de questions de gouvernance et d'impact sur le marché de l'IA. Avec le refroidissement des relations entre Donald Trump et Elon Musk, les difficultés pour finaliser le projet et les tracasseries administratives pourraient être nombreuses.
Elon Musk préfère donc jouer par la bande tout en affirmant que cela fait longtemps que Tesla aurait investi dans xAI s'il avait pu le faire de lui-même. Mais il faudra donc passer par une assemblée générale et un vote des actionnaires, ce qui interviendra le 6 novembre prochain.
Grok, le trublion
Tesla a déjà annoncé vouloir intégrer l'IA Grok dans les véhicules électriques à court terme, signalant déjà des rapprochements et des synergies, certes par le biais de simples partenariats pour le moment.
xAI continue de continue de coûter beaucoup plus qu'il ne rapporte du fait des travaux d'amélioration continue des modèles d'IA et des infrastructures mais cela n'a pas énormément d'importance tant que les investisseurs sont là et y croient.
L'IA Grok a tout de même connu un coup de semonce ces derniers jours en se laissant aller à des commentaires antisémites et en se réclamant d'Adolf Hitler. Le lancement de la version Grok 4 la semaine dernière veut apporter une IA toujours plus capable en matière de raisonnement et de performances, notamment grâce au supercluster de GPU Colossus à Memphis, mais il est rapidement apparu que la nouvelle IA pouvait construire ses réponses à certaines requêtes en fonction de l'opinion d'Elon Musk. Pourrait-elle devenir la voix de son maître ?