En octobre 2025, Xiaomi a vendu plus de 48 000 véhicules électriques en Chine, dépassant largement les 26 000 unités de Tesla. Cette performance, portée par les modèles SU7 et YU7, signale un basculement majeur sur le plus grand marché automobile mondial, où les marques locales et leurs écosystèmes technologiques prennent l'avantage.

Un simple coup d'œil aux données de la China Passenger Car Association (CPCA) suffit à mesurer l'ampleur du phénomène. Avec 48 654 unités écoulées en octobre, Xiaomi a non seulement signé un record personnel, mais a surtout relégué Tesla et ses 26 006 véhicules à une distance respectable.

Pour le constructeur américain, c'est le plus faible volume de ventes mensuelles enregistré en trois ans, un signal difficile à ignorer.

Comment Xiaomi a-t-il orchestré cette montée en puissance ?

L'ascension de Xiaomi ne doit rien au hasard. Elle est le fruit d'une stratégie méticuleusement préparée, transposant les recettes qui ont fait son succès dans la téléphonie mobile au monde de l'automobile.

Depuis le lancement de ses modèles SU7 et YU7 entre 2024 et 2025, la firme a misé sur un positionnement tarifaire agressif couplé à une intégration logicielle profonde.

L'idée est simple mais redoutable : offrir une expérience utilisateur fluide où la voiture n'est qu'une extension de l'écosystème Xiaomi, déjà présent dans des millions de foyers via les smartphones et les objets connectés. Cette approche a trouvé un écho particulièrement fort auprès d'une clientèle jeune et technophile.

Tesla face à ses propres limites en territoire chinois

Pendant que Xiaomi accélérait, Tesla semblait marquer le pas. La baisse des ventes domestiques du constructeur américain n'est pas un simple accident de parcours. Elle reflète des défis plus structurels.

D'une part, une gamme vieillissante, avec les Model Y et Model 3 qui peinent à se renouveler face à une concurrence locale féroce et innovante. Les récentes baisses de prix n'ont pas suffi à inverser la tendance.

D'autre part, la stratégie de Tesla, autrefois un avantage, montre ses limites. L'entreprise a beau augmenter ses exportations depuis son usine de Shanghai pour masquer la faiblesse de la demande locale, les chiffres bruts de ventes en Chine racontent une histoire de perte de vitesse.

Le marché chinois, hyper-compétitif, exige une adaptation constante que Tesla peine à démontrer.

Un écosystème technologique comme arme principale

La véritable force de Xiaomi réside dans sa capacité à fusionner matériel, logiciel et services. Ses véhicules électriques ne sont pas conçus comme de simples voitures, mais comme des plateformes technologiques roulantes.

L'intégration native avec l'univers des produits Xiaomi, des mises à jour logicielles "Over-The-Air" (OTA) fréquentes et une interface utilisateur inspirée des smartphones créent un avantage concurrentiel difficile à répliquer pour les constructeurs traditionnels.

Cette approche software-first permet non seulement de fidéliser une base de clients existante, mais aussi de proposer des véhicules perçus comme plus modernes à un coût maîtrisé.

C'est ce modèle qui pourrait bien redéfinir les règles du jeu, bien au-delà des frontières chinoises.