Les faits remontent à plusieurs mois. Des agents ont débarqué au domicile et au bureau de Salicini, munis d'un mandat de perquisition. Plus de trente de ses appareils, dont des consoles ANBERNIC, Powkiddy et TrimUI, ont été saisis, tout comme son téléphone personnel. Le YouTubeur, qui assure n'avoir jamais fait de "sponsoring" mais des "critiques objectives" mentionnant les pour et les contre de chaque appareil, est accusé de violation de l'Article 171-ter de la loi italienne sur le droit d'auteur. Un article datant de 1941, mais qui s'avère aujourd'hui d'une actualité brûlante à l'ère numérique et de l'émulation.

Pourquoi cette chasse aux sorcières dans le rétro-gaming ?

Si l'affaire est menée par la Guardia di Finanza, des bruits de couloir suggèrent que des géants comme Nintendo et Sony pourraient être derrière tout ça. Les deux compagnies sont connues pour leur politique très ferme en matière de propriété intellectuelle.
Nintendo, en particulier, a récemment durci ses règles concernant l'émulation et le piratage, allant jusqu'à bannir des joueurs de la Switch 2 pour l'utilisation de certaines puces ou en s'attaquant à des sites de piratage renommés comme Yuzu. Le hic avec ces consoles rétro, c'est qu'elles sont souvent vendues avec des cartes microSD remplies de ROMs illégales, autrement dit, des jeux sous copyright.
Même si Salicini affirme n'avoir jamais inclus de liens d'affiliation, son activité de "revieweur" est perçue comme une forme de "publicité" pour ces produits litigieux. C'est un terrain miné où la passion du jeu vidéo peut vite se heurter à la rigueur de la loi.

Quel est l'impact de cette affaire sur la liberté des créateurs de contenu ?

L'enquête se poursuit, et Francesco Salicini est suspendu au verdict. Le coup le plus dur ? Ses chaînes sociales pourraient être coupées, le privant de toute possibilité de publier, même des contenus sans lien avec l'accusation. C'est une perspective effrayante pour un créateur qui a passé des années à construire son audience.
Cette situation soulève des questions fondamentales sur la liberté d'expression et de critique dans le cyberespace. Est-il normal qu'un YouTubeur puisse être pénalisé pour avoir simplement testé un produit, même si ce produit pose problème légalement ? L'affaire crée un précédent dangereux pour tous ceux qui, de bonne foi, explorent et partagent leur passion pour le rétro-gaming. La communauté s'organise d'ailleurs, avec le lancement d'une cagnotte GoFundMe pour aider Salicini à couvrir ses frais de justice, qui s'annoncent colossaux. 

L'équilibre entre préservation du jeu et protection du droit d'auteur : un débat sans fin ?

Cette affaire met en lumière la tension persistante entre les studios de jeux vidéo, soucieux de protéger leur propriété intellectuelle, et les passionnés de préservation du jeu, qui voient l'émulation comme le seul moyen de garder en vie des titres anciens.
Beaucoup de ces jeux classiques ne sont plus disponibles commercialement, et le matériel pour y jouer s'éteint peu à peu. Faut-il les laisser disparaître, ou l'émulation est-elle une nécessité culturelle ? Les entreprises veulent garder un contrôle total, même sur des titres vieux de cinquante ans. Mais si l'émulation est criminalisée, c'est tout un pan du patrimoine vidéoludique qui risque de sombrer dans l'oubli. Le cas de Salicini pourrait bien devenir un symbole de ce bras de fer, un avertissement pour tous ceux qui touchent à ce domaine sensible. La ligne entre la passion et l'infraction est parfois bien mince.

Foire Aux Questions (FAQ)

Qui est Francesco Salicini et pourquoi a-t-il été perquisitionné ?


Francesco Salicini, connu sous le nom de YouTuber "Once Were Nerd", a été perquisitionné par la police des douanes italienne pour avoir testé des consoles de rétro-gaming qui sont souvent vendues avec des jeux pré-chargés sous copyright, l'accusant de violation du droit d'auteur.

Quelles sont les peines encourues par le YouTuber ?


Francesco Salicini risque une amende maximale d'environ 17 000 dollars et une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison en vertu de l'Article 171-ter de la loi italienne sur le droit d'auteur.

Nintendo et Sony sont-ils impliqués dans cette affaire ?


Bien que l'affaire soit menée par la police des douanes italienne, des rapports suggèrent que Nintendo et Sony, connus pour leur défense rigoureuse de la propriété intellectuelle, pourraient être à l'origine de la plainte.