La 5G va devenir plus concrète sur le marché français avec l'enchère pour les fréquences au printemps puis le déploiement des premiers réseaux, d'abord dans quelques grandes villes avant un déploiement plus large ces prochaines années.

Cette nouvelle technologie, faite d'un mélange de nouvelles et d'anciennes techniques, présente-t-elle un risque pour la santé ? L'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) annonce vouloir mener une "expertise sur l'exposition de la population aux champs électromagnétiques découlant de cette technologie et aux éventuels effets sanitaires associés" à la demande des pouvoirs publics.

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Elle publie déjà un rapport préliminaire faisant un état des lieux et balisant l'étendue de travaux dont les résultats seront publiés durant le premier trimestre 2021. L'Anses va logiquement s'intéresser aux risques d'exposition en bandes 3,5 GHz et 26 GHz qui sont les bandes de référence pour la 5G.

L'agence relève que d'une part les "modalités d'exposition sont différentes" entre ces deux types de bandes, et d'autre part qu'il y a très peu de données sur l'exposition aux fréquences de la bande 3,5 GHz, qui seront le support principal des premières années des réseaux 5G.

Il va donc falloir réaliser une part d'extrapolation à partir des technologies existantes proches (3G, 4G, WiFi) et croiser les données des différentes études déjà publiées.

A l'inverse, les travaux sur les bandes de fréquence supérieure en bande millimétrique sont plus nombreux et devraient permettre de se faire une idée plus précise des risques potentiels sur la santé par rapport à la bande 26 GHz.

5G antennes Ericsson

Antennes 5G

L'évaluation de l'Anses est motivée par plusieurs facteurs liés à l'émergence de la 5G, comme des émissions plus énergétiques pour supporter les plus grands débits promis, ou bien la multiplication des sources d'émissions électromagnétiques pour pallier la faible portée des flux liée aux fréquences plus élevées utilisées, contribuant à accroître l'effet de smog électromagnétique dans lequel nous baignons au quotidien.

Ici encore, et hors cas d'électrosensibilité, ce ne sont pas des effets immédiats qui sont craints mais plutôt la possibilité d'actions nocives sur le long terme à la suite d'une exposition continue pendant plusieurs années, ou dizaines d'années.

On se souvient que l'OMS (Organisation mondiale de la Santé) a placé au début des années 2010 les émissions électromagnétiques des téléphones portables (mais aussi les téléphones fixes sans fil DECT ou le WiFi) dans une catégorie 2B qui ne les considèrent plus comme totalement inoffensives.

Les logiques économiques tendent à imposer un rythme que ne peuvent suivre les évaluations médicales et les données manquent concernant les effets potentiels des émissions plus énergétiques attendues avec la 5G.

En Suisse, où la 5G est déjà assez largement répandue, des mouvements de contestation ont émergé sous la bannière d'un "Boycott 5G" qui joue sur l'inquiétude de voir la population transformée en cobaye, à vouloir aller trop vite.

En France, des associations ont demandé un moratoire sur la 5G afin de se laisser le temps d'étudier la question sanitaire et elles viennent d'aller plus loin dans leur action en déposant un recours contre la future enchère 5G du printemps en vue d'essayer de freiner le processus en cours.

Source : Anses