La commissaire européenne chargée des questions de concurrence ne fait pas dans la dentelle quand il s'agit de taper sur les doigts des multinationales américaines. Avant d'infliger une amende record de 2,42 milliards d'euros à Google pour abus de position dominante, c'est Apple qui s'est retrouvée dans le collimateur de Margrethe Vestager l'an dernier.
La firme californienne a été priée de restituer quelque 13 milliards d'euros correspondant à ce que la Commission a considéré comme des aides d'Etat illégales de l'Irlande pour faciliter son implantation dans le pays.
Apple a aussitôt contesté cette décision, soutenue en cela par le gouvernement irlandais, et Tim Cook, patron de l'entreprise, a regretté une forme d'anti-américanisme qui conduirait l'Europe à s'acharner sur les groupes high-tech US.
La firme de Cupertino a fait appel de la décision de la Commission, soutenue en cela par l'Irlande, et elle pourrait trouver un appui supplémentaire. Le gouvernement US, qui sous Obama avait déjà critiqué les motifs de la sanction européenne, a fait savoir qu'il souhaitait intervenir dans l'affaire en cours, indique Reuters.
Il compte bien détricoter les accusations de l'Europe et démontrer que la sanction n'est pas adaptée. L'affaire, qui ne sera pas entendue avant fin 2018, pourrait alimenter d'autres cas, des sociétés comme Amazon, McDonald's ou Starbucks faisant aussi l'objet de procédures.