Tout à ses efforts pour obtenir une capacité de régulation au-delà des tuyaux télécom, jusqu'aux terminaux afin de maintenir une neutralité du Net de bout en bout et ne pas laisser les acteurs du Web imposer leurs décisions sur les contenus accessibles, Sébastien Soriano, président de l'Arcep, prend position sur différentes problématiques du secteur télécom.

Arcep logo Dans un entretien au journal La Tribune, il jette un peu le froid sur la supposée ouverture de l'Arcep à une consolidation télécom qui ramènerait le marché français à trois opérateurs télécom en rappelant que le marché à quatre opérateurs fonctionne et en réfutant l'aspect inévitable de cette transition, affirmée régulièrement par Stéphane Richard, PDG d'Orange.

Le président de l'Arcep retourne l'argumentaire établi en soulignant que la guerre des prix n'est pas forcément la conséquence de la présence de quatre acteurs sur le marché et qu'elle n'est peut-être là que pour "faire trébucher un maillon faible pour le pousser à une consolidation" qui n'a par ailleurs rien d'obligatoire.

"Une réduction du nombre d'acteurs, cela peut être néfaste", indique encore Sébastien Soriano, qui avertit qu'un accord ne sera donné que pour un vrai projet cohérent. "Nous ne voulons pas d'un simple partage de gâteau entre milliardaires".

Et les opérateurs auraient même d'autres chats à fouetter. Le président de l'Arcep se dit impressionné de l'avancée des Etats-Unis et de la Chine en matière de 5G quand, en Europe, "il est regrettable qu'il n'y ait pas de front uni sur la 5G", le conduisant à "se demander si l'Europe est bien préparée pour la lancer lorsque la technologie sera disponible".

En France, la préparation de la 5G a débuté avec les autorisations d'expérimentations accordées aux opérateurs et la mise en place d'un processus d'attribution des fréquences qui devrait intervenir d'ici mi-2019.

Source : La Tribune