L'ère de l'Exascale constitue le prochain Graal pour les supercalculateurs et l'assurance d'avancées scientifiques et techniques pour les pays ayant accès à une telle puissance de calcul.

Si les pays occidentaux évoquent régulièrement leurs avancées dans le domaine des supercalculateurs, la Chine avance aussi à pas rapides, avec la volonté de ne plus dépendre des technologies venues de l'Ouest.

Le sujet est délicat dans la mesure où les Etats-Unis bloquent l'accès au savoir-faire le plus sensible aux entreprises chinoises mais l'Empire du Milieu, qui garde le silence sur ses progrès, pourrait bientôt sortir de l'ombre.

supercalculateur

Le site Next Platform affirme que deux supercalculateurs chinois au moins ont passé la barre de l'exaflop en 2021 et que ces résultats seront bientôt annoncés. Il s'agirait du système Oceanlite de Sunway du centre de Wuxi, évolution du supercalculateur TaihuLight classé quatrième dans le Top 500, et qui atteindrait 1,3 exaflop en pic et 1,05 exaflop en performance maintenue pour une puissance de 35 MW.

Un autre système, baptisé Tianhe-3, aurait lui aussi atteint un pic à 1,3 exaflop, avec la capacité de se maintenir en puissance exascale. Il repose sur des processeurs FeiTeng de Phytium qui exploitent une architecture ARM pas forcément dernier cri mais épaulée par des accélérateurs de matrice.

Pas d'architecture extraordinaire mais une montée en puissance régulière

Dans les deux cas, la puissance de traitement serait générée par des optimisations matérielles plutôt que par de nouvelles architectures révolutionnaires, indique Next Platform.

La publication s'inquiète par ailleurs du fait que la Chine puisse ne pas publier ses résultats obtenus sur le benchmark LINPACK qui sert de référence au Top 500 des supercalculateurs, ce qui pourrait dévaluer ce classement qui reste incontournable pour établir l'état des lieux du segment.

Pour le moment, la première place du classement est détenu par le supercalculateur japonais Fugaku avec 416 petaflops (et donc 0,416 exaflop, pour mettre en perspective).

Les Etats-Unis ne sont pas en reste au niveau exascale puisque le supercalculateur Frontier de l'Oak Ridge National Lab doit assurer une puissance en pic de 1,5 exaflop et de 1,3 exaflop en performance soutenue.

De son côté, Intel vient d'annoncer que le futur système Aurora attendu en 2022 avec des puces Xeon et des accélérateurs Ponte Vecchio (architecture Intel Xe-HPC) au sein de l'Argonne National Lab pourra grimper jusqu'à 2 exaflops.