Comme dans d'autres pays, le gouvernement français réfléchit à proposer une application mobile qui permettrait de fonctionner comme un système d'alerte signalant a posteriori la proximité de contact d'une personne contaminée.

Les modalités du projet StopCovid sont en cours de discussion et il n'est pas encore sûr que l'application finisse par être proposée au stade du déconfinement. Le choix de la technologie (la connectivité sans fil Bluetooth) mais aussi les problématiques de récupération des données personnelles et de risques de dérive des usages vers une surveillance généralisées sont autant d'écueils qu'il va falloir éviter.

Mais si l'application voit finalement le jour, sera-t-elle pour autant utilisée par le public, sur la base du volontariat ? Un sondage Ifop publié par le Journal Du Dimanche révèle que l'acceptation ne sera pas une mince affaire.

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Seuls 46% des sondés accepteraient d'installer l'application et de jouer le jeu du système d'alerte tandis que 45% indiquent qu'ils n'installeraient le logiciel sur leur téléphone que si cela devenait une obligation.

Le rejet ou l'acceptation se fait aussi d'après les affinités politiques et selon que les sondés sont citadins (plutôt pour l'utilisation de l'application) ou ruraux (plutôt contre), tandis que l'âge des répondants influe aussi la réponse, les jeunes générations étant plus favorables à un tel mécanisme de tracking.

L'Union européenne veut veiller au grain

Dans le même temps, la question de l'usage des données personnelles inquiète. Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, a rappelé qu'il était hors de question d'introduire des mesures coercitives dans l'application de suivi des patients contaminés.

Seuls les services de santé doivent pouvoir avoir accès aux informations tandis que l'application ne pourra être utilisée que sur la base du volontariat. C'est l'esprit de la "boîte à outils" dévoilée il y a quelques jours par le contrôleur européen de la protection des données et qui fournit un cadre de développement pour l'application à destination des Etats européens.

A ces considérations pour éviter le détournement de l'esprit de l'application s'ajoutent celles concernant la sécurisation des transmissions des données personnelles via l'application, afin d'en éviter le piratage ou la récupération détournée.

Source : Le Figaro