Alors qu'il a tout juste pris ses fonctions, le nouveau président des Etats-Unis Donald Trump a signé un décret fermant la frontière des USA aux ressortissants de 7 pays musulmans (Syrie, Iran, Soudan, Libye, Somalie, Yemen, Irak) pendant 90 jours, avec effet immédiat, ce qui signifie que les compagnies aériennes internationales desservant les Etats-Unis (dont Air France) doivent dès à présent refuser d'embarquer des passagers de ces nationalités, tout cela au nom de la sécurité nationale.

Donald-Trump-investiture Aussitôt, les protestations se sont multipliées de la part de la population tandis que de nombreux dirigeants d'entreprises high-tech US ont manifesté leur perplexité ou critiqué plus ou moins vivement une telle décision.

Google, qui a rappelé en urgence la grosse centaine de salariés concernés, Microsoft, Facebook, Apple, mais aussi Uber, Tesla ou Airbnb, beaucoup de patrons de grandes entreprises ont exprimé leur prise de distance et leur inquiétude face au décret.

Au-delà des difficultés techniques engendrées par la décision de Donald Trump, c'est aussi l'implication morale du décret qui touche au coeur les entreprises high-tech. Beaucoup indiquent ne pas "soutenir cette politique" et rappellent l'importance d'une diversité régulièrement mise en avant dans les cultures d'entreprise, opposée à un repli sur soi, même au nom de la protection de la population contre le terrorisme. Les désaccords de la Silicon Valley avec le candidat Trump trouvent là un nouveau terreau face cette fois au Président Trump.

Au-delà des effets immédiats, c'est peut-être de nouveau une mauvaise nouvelle pour l'industrie US (high-tech mais pas seulement) qui pourrait souffrir dans les mois à venir de mesures de rétorsion. Les dirigeants de nombreux Etats ont en effet critiqué la mesure (il y a eu aussi quelques rares voix de soutien), à commencer par les pays visés.