L'Agence spatiale européenne (ESA) indique avoir effectué en début de semaine une manœuvre d'évitement de collision afin de protéger son satellite Aeolus d'une collision avec l'un des satellites de la constellation Starlink de SpaceX.

Lancé en août 2018, Aeolus est un satellite d'observation de la Terre. Il embarque un instrument de type lidar Doppler dénommé Aladin (Atmospheric LAser Doppler INstrument) pour des mesures précises depuis l'espace des vents à l'échelle mondiale. Une contribution à l'amélioration des prévisions météorologiques.

Fin mai, SpaceX a lancé une soixantaine de minisatellites de test pour sa constellation Starlink et son futur système d'accès à Internet par satellite depuis une orbite basse. À terme, SpaceX ambitionne une constellation de près de 12 000 minisatellites opérant dans trois coquilles orbitales à 550 km, 1 150 km et 340 km d'altitude.

Le risque de collision entre Aeolus et le minisatellite Starlink 44 avait été évalué à 1 chance sur 1 000. Il a été décidé d'allumer les propulseurs d'Aeolus pour augmenter son altitude et le faire passer au-dessus du satellite de SpaceX.

L'ESA écrit qu'il est très rare d'effectuer ce type de manœuvre d'évitement de collision avec des satellites actifs. Elle précise avoir effectué en 2018 un total de 28 manœuvres à cause d'un satellite inactif ou de débris spatiaux.

Forbes rapporte que Aelous orbite à une altitude bien inférieure à celle de la constellation Starlink actuelle, mais le minisatellite Starlink 44 était en orbite plus basse en raison de la " pratique de techniques de désorbitation. " Aelous est sur une orbite de l'ordre de 320 km d'altitude.

L'Agence spatiale européenne profite de cet incident pour déclarer qu'avec " l'augmentation du nombre de satellites en orbite, notamment due aux méga-constellations comprenant plusieurs centaines, voire milliers de satellites, il va devenir indispensable de confier l'exécution des manœuvres d'évitement de collision à une intelligence artificielle. "